Tunisie : La Suisse restitue une infime partie des avoirs du clan Ben Ali
La présidence de la République a annoncé que les autorités suisses ont transféré le 10 mars 2021 un montant de 3,5 millions de dinars tunisiens, soit un peu plus d’1 million d’euros, sur le compte du trésor de l’Etat auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Selon un bref communiqué du Palais de Carthage, ces transferts de fonds s’inscrivent dans le cadre d’une Commission rogatoire internationale, en date du 10 septembre 2020, relative à l’affaire des biens mal acquis de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali et de ses proches, émise par les autorités judiciaires tunisiennes et suite à des efforts diplomatiques consentis à cet égard.
Une goutte d’eau dans l’océan
En 2012, le magazine Forbes avait estimé la fortune de l’ancien président tunisien deux ans avant sa chute à cinq milliards de dollars. Cependant, Sherpa, une association française qui traque les fortunes mal acquises des dictateurs, estime quant à elle la fortune de 5 à 10 milliards de dollars. Des avoirs et placements répartis entre la France, la Suisse, le Brésil, l’Argentine, le Canada et les monarchies du Golfe.
« Même si ce montant n’est peut paraître dérisoire eut égard aux autres sommes spoliées et placées à l’étranger, son recouvrement montre que les efforts entrepris dans ce cadre sont efficaces et peuvent contribuer de façon significative à récupérer le reste des avoirs spoliés », précise le document de la présidence de la République.
Si la présidence réitère son engagement à poursuivre les efforts diplomatiques et à prendre les mesures juridiques nécessaires pour récupérer les avoirs spoliés et à ne céder « aucun millime de l’argent du peuple », le président Kais Saïed se trouve de plus en plus isolé, y compris en matière d’efforts diplomatiques en ce sens, par la majorité parlementaire et le gouvernement Mechichi, eux-mêmes exclus de ces efforts par Carthage. Une méfiance qui se mue en style de gouvernance et accroît la crise institutionnelle en cours née de la cohabitation des deux exécutifs.
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