La présidence s’intéresse au financement étranger d’Ennahdha
La présidence de la République aurait-elle en sa possession des preuves attestant d’un financement étranger du parti islamiste tunisien, interdit par la loi ? C’est en tout cas ce qu’affirme l’homme politique et ancien journaliste Tahar Ben Hassine.
Le secrétaire général du parti Al Mostaqbal, Tahar Ben Hassine, a affirmé sur Radio Med que le président de la République Béji Caïd Essebsi « détient des preuves irréfutables sur le financement étranger du mouvement Ennahdha »… Preuves qui peuvent être remises aux mains de la justice en vue d’une éventuelle dissolution du mouvement, en sus de l’implication présumée d’un « appareil paramilitaire secret » dans l’assassinat des deux opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Ben Hassine, qui est aussi ancien propriétaire de la chaîne Al-Hiwar Ettounssi, rappelle avoir travaillé durant deux ans avec l’actuel président de la République. « Il s’agit d’un politicien particulièrement opportuniste, qui cherche les bonnes occasions tout comme son mentor Habib Bourguiba, même s’il était initialement de bonne foi et ne pensait pas initialement que le mouvement Ennahdha possédait un appareil secret ».
« L’argent coulait à flot »
Ainsi l’homme explique qu’en 2011, alors que le président Essebsi occupait le poste de Premier ministre, il avait confié que l’argent coulait à flot dans le mouvement, en provenance de l’étranger. Beaucoup considèrent que l’allusion portait notamment sur le Qatar et la Turquie. Soupçonnés également, le réseau d’ONG et de médias appartenant aux filles du leader d’Ennahdha Rached Ghannouchi.
Ben Hassine ajoute que l’existence de l’appareil secret d’Ennahdha est selon lui « un fait indiscutable ». Une milice, faisant partie de cet appareil et composée de 400 personnes, était présente lors des funérailles de Belaïd, souligne-t-il, leur imputant les actes de vandalisme en marge des funérailles de Chokri Belaïd.
Pour l’ancien journaliste, l’actuel ministre de la Justice, désigné au dernier remaniement ministériel, est « soupçonné d’entretenir des liens privilégiés avec Ennahdha ». Le plan du mouvement serait d’après lui de retarder l’avancement des affaires dont il est accusé afin de créer les conditions pour l’emporter aux élections de 2019 dans un premier temps, et de clôturer les dossiers qui l’incriminent par la suite.
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