La Moringa ou l’exploitation timide de l’or vert
Si la Moringa est encore peu connue en Europe, en Afrique, notamment au Maghreb, ils n’ont pas attendu longtemps pour exploiter les bienfaits de cette plante que l’on surnomme aussi « l’arbre de vie », comme on le surnomme à Madagascar où sa culture est très répandue.
Venue d’Inde, elle a été reconnue comme le légume au plus fort potentiel nutritionnel. Contenant tous les éléments nutritifs nécessaires à la vie, elle est utilisée dans les préparations médicinales depuis des siècles dans la tradition indienne.
C’est dans le sud de la Tunisie, à Ghomrassen dans le gouvernorat de Tataouine, que Mohamed Harrar cultive la Moringa Oleifera. Lui qui a découvert les graines miraculeuses en Inde dans les années 70, ce n’est qu’une fois installé à Tataouine, pour sa retraite, qu’il se lance dans la culture de la Moringa. M. Harrar n’est pas le seul à investir dans l’or vert, Ali Smiri, expert en développement et aménagement agricole cultive la plante depuis maintenant 5 ans. À Mornag (sud-est de Tunis), Ahmed Mansi, fait aussi partie des premiers à flairer le potentiel de la plante vertueuse.
Un concentré de bienfaits ? C’est peu le dire. Cet arbuste qui peut dépasser les deux mètres au bout d’un an est un véritable condensé de vitamines et de nutriments. Les feuilles de Moringa contiennent deux fois plus de protéines que le yaourt, trois fois plus de potassium que la banane, quatre fois plus de calcium que le lait, sept fois plus de vitamine C que les oranges et quatre fois plus de vitamine A que les carottes et pas moins de neuf acides aminés essentiels. Outre ses feuilles vertes préparées en infusion ou en poudre, son huile s’avère encore plus bénéfique que l’huile d’olive tunisienne. De plus, sa culture est très peu gourmande en eau, ce qui la rend particulièrement adaptée au climat aride du sud tunisien.
Si pour l’instant la culture de la Moringa reste timide, celle-ci peut s’avérer miraculeuse à plus d’un titre.
Emna Guizani