La jeune joueuse d’échecs israélienne va concourir en Tunisie
La Fédération tunisienne des échecs (FTE) s’est engagée à accorder « un accueil convenable » à tous les participants au Championnat du monde des écoles qui se tiendra en 2019 à Sousse. Selon des médias israéliens, il s’agirait d’une « reculade » des autorités locales suite aux menaces de la Fédération Internationale d’Échecs de retirer au pays l’organisation de l’événement.
Les autorités tunisiennes se sont engagées à accorder un visa à la jeune joueuse israélienne Liel Levitan (âgée de 7 ans), révélait hier dimanche 5 août le site Jewish News, tout en s’en félicitant, ce qui laisse à penser que d’intenses tractations ont eu lieu ce weekend.
Il semble que la FIDE, Fédération Internationale d’Echecs, avait effectivement fait pression sur la fédération tunisienne et les autorités du pays pour permettre à la fillette de participer à la compétition, ce qui explique la prudente correspondance à la FIDE, rendue publique début août, de l’instance supérieure tunisienne du jeu des échecs qui promet d’accorder à tous les compétiteurs « sans aucune exception » l’accès à cette compétition mondiale. Ce qui inclue a priori donc les joueurs d’échecs israéliens et leurs familles, malgré le fait que la Tunisie et Israël n’entretiennent pas aujourd’hui officiellement de relations diplomatiques.
Face aux infos contradictoires disséminées sur les réseaux sociaux, l’administratrice générale de la FIDE Polina Tsedenova a déclaré : « Nous avons exigé de la Fédération tunisienne des échecs une explication urgente (…) Nous lui avons demandé une confirmation écrite que le Championnat du monde des écoles 2019, qui devrait se tenir en Tunisie, accordera des visas à tous les participants. Ce n’est qu’après avoir reçu cet engagement écrit que l’organisation de ce tournoi sera confirmée. »
Vive polémique en Israël et en Tunisie
Les rumeurs d’interdiction avaient mis en émoi depuis quelques jours plusieurs médias israéliens, dont certains, très virulents, qualifiaient hier dimanche le gouvernement tunisien d’« antisémite », et ce malgré l’absence de déclarations gouvernementales officielles à ce sujet. Mis en avant, le jeune âge et l’innocence de la fillette, qualifiée unanimement de prodige, expliquent l’émotion des commentateurs.
« Cette victoire sportive israélienne vient après des efforts des groupes amis d’Israël qui ont intensifié les compagnes médiatiques contre le gouvernement et les groupes racistes tunisiens », affirme ainsi pour sa part le site Europe-Israël.
« Le gouvernement antisémite tunisien impose de nombreuses restrictions à la représentation des Israéliens dans les événements sportifs et culturels, entraînant des protestations de la part d’Israël et des associations professionnelles qui y voient une interférence politique contraire aux valeurs internationales », poursuit la même source, qui entretient cependant la confusion entre le gouvernement Chahed et les ONG militantes pro palestiniennes locales, particulièrement actives.
En l’occurrence la FTE a probablement été échaudée par la récente jurisprudence de la Fédération internationale de judo, qui avait suspendu fin juillet dernier le Grand Prix de Tunis de Judo pour « discrimination envers des athlètes israéliens » et retiré ainsi à la Tunisie le droit d’organiser le tournoi.
Les autorités sportives tunisiennes ont par ailleurs fini par accepter officiellement la participation d’athlètes israéliens aux JOJ-2022, si ce tournoi devait se tenir en Tunisie.
Seif Soudani