La grève des stations-service maintenue

 La grève des stations-service maintenue


La Chambre syndicale nationale des gérants et propriétaires de stations-service maintient finalement la suspension des activités de ce secteur vital sur l’ensemble du territoire tunisien ce vendredi 12 avril, et ce après l’échec d’un nouveau round de négociations hier jeudi pour parvenir à un accord avec le ministère de l’Industrie et des petites entreprises sur une augmentation de la marge bénéficiaire.


Jeudi soir, un vent de panique traverse le pays : les Tunisiens se ruaient sur les stations-service créant des files d’attente géantes, causant la paralysie des grandes villes.  


« Les représentants de la chambre ont rejeté la proposition du ministère de programmer deux augmentations supplémentaires de la marge bénéficiaire dans les mois à venir, et ont donc insisté pour décréter la grève et suspendre l’activité des stations-service », a regretté le ministre Slim Feriani.


Dès le 5 avril et en prévision de l’augmentation par le gouvernement Chahed des prix du carburant, la Chambre de la Fédération tunisienne de l’industrie et du commerce avait décidé de suspendre l’activité des stations-service pour demander au ministère de « mettre en œuvre les mesures de prise en charge de l’augmentation des salaires des travailleurs du secteur, au titre de 2018 avec effet rétroactif et des dispositions du décret n° 1996 de 1991 sur les articles et produits exclus du régime de la liberté des prix ».


La chambre avait déjà néanmoins pu bénéficier d’une augmentation de la marge bénéficiaire après le réajustement des prix des carburants le 31 mars dernier. « Cette augmentation et les deux autres augmentations proposées jeudi sont suffisantes pour couvrir les majorations revendiquées dans les salaires des agents des stations-service » estime le ministère de tutelle.


 


Les deux parties ont-elles manqué à leur parole ?


Feriani a par ailleurs précisé que la chambre syndicale des agents et propriétaires de stations-service fait partie des chambres n’ayant pas pris l’engagement de mettre en vigueur l’augmentation des salaires du secteur conformément aux accords entre l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’Union de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).


« Toute augmentation alourdirait les dépenses de subvention et affecterait donc l’équilibre du budget de l’Etat », se défend le ministre.


La décision de la Chambre de fermer des stations-service coïncide avec une grève organisée le 12 avril par l’Union générale des professions et des services de l’Union générale tunisienne du travail dans diverses stations-service du pays, après l’échec de la conclusion d’un accord avec la Chambre nationale des agents et propriétaires de stations-service et la signature de l’annexe de l’accord réajusté sur l’augmentation des salaires aux titres de 2018 et 2019 pour les travailleurs de ce secteur.


La série noire continue le lendemain puisque les 12 et 13 avril, les travailleurs du transport de marchandises et de carburant sur les routes observeront également une grève sur tout le territoire.


 


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