La France va accroître ses investissements en Tunisie
La France va augmenter ses investissements en Tunisie au cours des prochaines années et participer activement à la mise en avant des « projets porteurs », a promis jeudi le Premier ministre français Edouard Philippe, en visite de travail et d’amitié à Tunis, sa première visite officielle hors Union Européenne en tant que chef de gouvernement.
A la Kasbah, la complicité était perceptible entre les deux jeunes chefs de gouvernement ayant en commun également un certain centrisme. Au moment où elle célèbre 25 ans de présence en Tunisie, « l’Agence française de développement (AFD) promet 100 millions d’euros d’investissements en Tunisie jusqu’en 2020 », a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue Youssef Chahed à l’issue de la première réunion du Conseil tuniso-français sur le dialogue politique de haut niveau.
« Confrontées à des défis communs, la France et la Tunisie sont pleinement engagées à travailler ensemble pour lutter contre le terrorisme et la radicalisation dans le droit fil de la préservation de la sécurité dans la région », a-t-il poursuivi.
Signature d’une trentaine d’accords
Selon Philippe, cet engagement a trouvé toute son illustration dans la rencontre de jeudi qui a été marquée par la signature d’une série d’accords qui, d’après lui, ne manqueront pas de booster le développent en Tunisie, dont des conventions de financement pour le Programme de relance de l’investissement et de modernisation des exploitations agricoles avec un montant de 62 millions d’euros.
« La coopération que nous aspirons à développer englobe le domaine économique, l’investissement étranger et embrasse les secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle, a-t-il noté.
Pour sa part, le chef du gouvernement Youssef Chahed a qualifié de « considérable » le soutien apporté par la France aux grandes réformes opérées par le gouvernement d’union nationale.
« La France continue de soutenir les efforts de la Tunisie en matière d’instauration de la démocratie et de développement notamment à travers la conversion des dettes du pays en projets de développement et le financement d’un projet de développement intégrée au sahara », s’est-il félicité. C’est par ailleurs la première fois depuis la révolution qu’une conversion substantielle de la dette tunisienne datant de l’ancien régime prend forme.
Dans une registre plus sensible, Chahed a réaffirmé la volonté des deux pays de collaborer sur la voie de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, appelant à l’intensification de la coopération dans le domaine sécuritaire et judicaire et l’échange de renseignements.
Commentant un fait d’actualité en fustigeant l’attaque à l'arme blanche de deux jeunes femmes dimanche dernier à Marseille, le chef du gouvernement a souligné que les autorités tunisiennes ne disposent d’aucune information établissant un lien entre l’assaillant et des groupes terroristes en Tunisie.
Selon Chahed, la réunion du Conseil tuniso-français sur le dialogue politique de haut niveau a porté sur des questions d’intérêt commun notamment la crise en Libye. « L’initiative du président de la République visant à régler la crise dans ce pays au service de la Libye, de la Tunisie et des pays du voisinage a été évoquée », a-t-il enfin révélé.
S.S