Tunisie : La France appelle à la nomination « rapide d’un Premier ministre »
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a appelé mercredi à la « nomination rapide » d’un Premier ministre. La France hausse donc légèrement le ton, 48 heures après sa première réaction au coup de force du président Kaïs Saïed en Tunisie.
Le chef de la diplomatie française a souligné, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue Othman Jerandi, « l’importance de la nomination rapide d’un Premier ministre et de la formation d’un gouvernement qui soit à même de répondre aux attentes des Tunisiens », a indiqué la porte-parole du Quai d’Orsay.
Jean-Yves Le Drian a aussi « insisté sur la nécessité de préserver le calme et l’État de droit, et de permettre un retour rapide au fonctionnement normal des institutions démocratiques tunisiennes », a-t-elle ajouté.
Paris accentue la pression
Lundi, la France avait déjà demandé « le retour, dans les meilleurs délais, à un fonctionnement normal des institutions ». Paris avait insisté sur leur rôle dans « la réponse à la crise sanitaire, économique et sociale ». Le président Saïed a argué des « périls imminents » auxquels était confrontée la Tunisie, plongée depuis des mois dans une profonde crise politique, pour justifier sa prise de pouvoir.
Dimanche soir, il a ordonné la suspension des travaux du Parlement pour un mois, limogé le chef du gouvernement. Il s’est par la même occasion octroyé le pouvoir exécutif et judicaire, dans un contexte de crise économique et sociale accentuée par un pic meurtrier de l’épidémie de Covid.
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Dans son premier communiqué, La France s’était gardée de condamner la suspension des institutions en Tunisie. Le Quai d’Orsay avait tout au plus appelé à « préserver les acquis démocratiques du pays ».