L’Assemblée refuse la confiance au gouvernement Jemli
C'est historique : 10 janvier, 23h00. Le Parlement tunisien rejette l'octroi de la confiance au gouvernement Jemli par 72 voix pour, 134 voix contre, et 3 abstentions. La Constitution stipule qu'il appartiendra à présent au président de la République de désigner une nouvelle personnalité chargée de former un gouvernement. Cependant cela ouvre aussi la voie à une dissolution de l'Assemblée des représentants du peuple. C'est une crise majeure qui s'annonce, avec des conséquences politiques pour Ennahdha, parrain du gouvernement mis en échec vendredi soir.
L'opposition a eu des mots durs pour "l'incompétence, les soupçons de corruption et la non indépendance des ministres proposés"
L'article 89 de la Constitution stipule notamment que :
"Si le délai indiqué expire sans parvenir à la formation d’un gouvernement, ou si la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple n’est pas accordée, le Président de la République engage des consultations dans un délai de dix jours avec les partis politiques, les coalitions et les groupes parlementaires, en vue de charger la personnalité jugée la plus apte, en vue de former un gouvernement dans un délai maximum d’un mois.
Si, dans les quatre mois suivant la première désignation, les membres de l’Assemblée des représentants du peuple n’ont pas accordé la confiance au gouvernement, le Président de la République peut décider la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple et l’organisation de nouvelles élections législatives dans un délai d’au moins quarante-cinq jours et ne dépassant pas quatre-vingt-dix jours."
Une aubaine pour le président Kais Saïed qui pourrait être tenté de dissoudre l'Assemblée, lui qui a toujours dit son hostilité au régime politique représentatif actuel. Nous y reviendrons.