L’agresseur d’un agent de police placé en garde à vue

 L’agresseur d’un agent de police placé en garde à vue


La symbolique du geste en fait davantage qu’un simple fait divers. A Bizerte au nord du pays, un agent de police est giflé et frappé à plusieurs reprises par un jeune qu’il tentait d’appréhender.  



 


Selon le témoignage d’une femme impliquée dans l’incident initial, le jeune que l’on voit attaquer le policier de la circulation avait dans un premier temps endommagé avec son scooter le rétroviseur d’un véhicule qu’il dépassait au niveau du pont mobile à la sortie de Bizerte vers la ville de Zarzouna, sans s’arrêter pour rédiger un constat.


Le couple à bord de l’automobile le poursuit alors puis s’arrête au premier poste de police de la circulation où ils conduisent l’agent que l’on voit sur la vidéo jusqu’au café où s’est arrêté de sang froid le conducteur du deux-roues. L’homme en uniforme tente alors de raisonner le jeune en vue de le suivre au commissariat.


C’est à ce moment que la femme auteur de la vidéo commence à filmer, ce qui n’a pas dissuadé l’agresseur. Selon nos informations, l’agent en question est un sergent de police proche de la retraite, âgé de 54 ans. Malgré les coups, on peut l’entendre s’exclamer envers le jeune « j’essayais de t’aider ! », avant qu’une foule compacte ne tente de les séparer tardivement.


« Nous manquons encore de réflexes dans ce type de situations rares où des citoyens résistent à une arrestation, explique un internaute. Le jeune aurait dû être plaqué au sol, avec l’aide des passants si nécessaire, le temps que des renforts arrivent… ».  


Dans une déclaration aux médias nationaux hier soir mercredi, le porte-parole du parquet et du Tribunal de première instance de Bizerte a indiqué que le suspect a été arrêté et passera en comparution immédiate aujourd’hui jeudi devant un juge pour les deux chefs d’accusation de destruction de propriété privée et d’agression d’un agent lors de l’exercice de ses fonctions.


 


Vaste débat de société et autorité de l’Etat


Devenue virale en l’espace de quelques heures, la séquence n’a pas manqué de déclencher un débat de société sur la délinquance et la défiance aussi radicale que banalisée envers les forces de l’ordre, qui remonte selon certains à la révolution de 2011. « Il faut le condamner puis le placer dans un centre de rééducation-réinsertion si cela est possible. Partagez, ne laissez pas ce genre d'actes impunis », peut-on notamment lire sur Facebook.


Une chroniqueuse de Mosaïque FM appelait pour sa part au contraire à ne pas partager la séquence vidéo « au nom de la dignité de l’agent de police d’un certain âge, dont il faudrait éviter l’humiliation auprès de sa famille ».  


Si certains sur la toile sont adeptes d’une ligne dure et demandent une sanction exemplaire allant jusqu’à « l’application de la peine de mort », d’autres à l’image du vidéo blogueur Jalel Brik appellent quant à eux à « comprendre ce qui a pu, en termes d’injustice, transformer notre jeunesse en brutes irréfléchies », rappelant que le jeune en question venait de sortir de prison quelques jours auparavant.


 


Seif Soudani