Jérusalem reconnue capitale d’Israël par Trump : condamnation ferme de la Tunisie

 Jérusalem reconnue capitale d’Israël par Trump : condamnation ferme de la Tunisie

Manifestation à Gaza. Photo AFP


« La Tunisie exprime sa profonde inquiétude à la suite de l’annonce faite par l’administration américaine, qui reconnaît Al-Quds comme capitale d'Israël ainsi que sa décision de déplacer l'ambassade des États-Unis en Israël de Tel-Aviv vers la Ville sainte », a réagi le ministère tunisien des Affaires étrangères au lendemain de l’annonce attendue de Donald Trump. Ayant historiquement joué un rôle d’important médiateur dans le processus de paix, et terre d’asile de plusieurs leaders de la résistance palestinienne, la position de la Tunisie compte à l’international, mais que peut faire le pays au-delà des prises de position symboliques ? 


La même source ajoute que cette décision « constitue une atteinte fondamentale à la situation légale et historique ainsi qu’une violation des décisions onusiennes ». La Tunisie considère que cette décision menace sérieusement les bases du processus de paix israélo-palestinien et les efforts pour la reprise des négociations. « Elle entraînera plus de tension et d’instabilité dans la région, outre la provocation des sentiments de la communauté arabe et musulmane tenant compte de la symbolique de la ville sainte », déplore la diplomatie tunisienne, au moment où des rassemblements conséquents sont prévus dans la rue jeudi et vendredi 7 et 8 décembre.


 La Tunisie ne fait donc que réitérer sa position de principe soutenant la cause palestinienne, tout en appelant la communauté internationale à ne prendre aucune mesure pouvant constituer une reconnaissance implicite ou explicite de l’association d’Al-Quds à Israël qui rompt avec des décennies de tradition diplomatique américaine.  


 


Ounaïes relativise


Le diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Ounaïes est revenu pour sa part dans un entretien accordé à Express FM sur la décision du président américain Donald Trump qui n’est qu’une réalisation d’une promesse de campagne de longue date, même si dans son hostilité, l’extrême droite, universellement provocatrice, a tendance à commencer par les maillons les plus faibles.


En véritable sage de la diplomatie tunisienne, Ounaïes a estimé qu’« il ne faut pas imputer la décision grave et illégale de Donald Trump au peuple américain » qui est historiquement de nature à défendre la liberté, qui est contre la colonisation et contre le fait de prendre de force la terre d’autrui. Selon l’ancien diplomate, le président américain n’a ni respecté les limites mises en place par l’ONU, ni les accords signés par les Etats-Unis. Pis, il a pris une décision qui ne concernait nullement son pays, qui n’a aucune validité en droit et qui représente une violation flagrante de l’accord de Genève.


Si le président américain n’en est pas à sa première remise en question d’une convention internationale engageant son pays, certaines résolutions prises par le Conseil de sécurité des Nations-Unies sont en l’occurrence plus problématiques, telles que la résolution 476 du Conseil, adoptée de juin 1980, déclare nulle et non avenue la décision d'Israël de modifier le statut de Jérusalem pour la rendre sa capitale.


La résolution 478 d’août 1980 demande pour sa part à Israël de mettre fin à l'occupation de Jérusalem. Elle demande aussi de mettre fin aux modifications du caractère juridique et géographique de la ville.


Ahmed Ounaïes appelle par conséquent le peuple tunisien à boycotter l’administration et l’ambassade américaine tant que Trump est président, le tout sans porter atteinte aux symboles du pays comme le drapeau et en respectant le peuple américain.  


 


S.S


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