Hausses spectaculaires des prix à la consommation : l’UGTT menace de représailles

 Hausses spectaculaires des prix à la consommation : l’UGTT menace de représailles

Place Mohamed Ali


Hausse de la TVA, augmentation du droit à la consommation, restriction des importations, etc. Les mesures drastiques prises par le gouvernement en marge de la nouvelle loi de finances entraînent depuis le 1er janvier une forte hausse des prix de plusieurs produits de consommation quotidienne qui se font déjà sentir et impactent durement les chariots et les bourses des Tunisiens. Réuni en urgence, le bureau exécutif de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) tire la sonnette d'alarme.


Exemples de hausses appliquées en vertu de la loi de finances 2018


– Chocolats, bonbons, biscuits et glaces : +8,3%

– Marbre et granites de construction : +14,6%

– Boissons alcoolisées : +28%

– Les mélanges de substances odoriférantes : +41%

– Parfums et produits de beauté : +26%

– Appareils d'hydro massage et Jacuzzi : +26%

– Montres, Réveils et Bracelets de montres : +51,3%

– Objets en verre (service de la table, pour la cuisine, la toilette, le bureau,etc…) : +41%

– Motocycles d'une cylindrée excédant pas 125 cm3 : +12%

– Les voitures de tourisme ou mixte : de +4,3% à +12,6% des prix auprès des concessionnaires automobiles

– Yachts et autres bateaux et embarcations de plaisance ou de sport : +55%


– Carburant : +50 millimes / litre d'essence


 


Renchérissement du taux d'inflation, détérioration du pouvoir d'achat et amplification des disparités sociales


Dans un communiqué rendu public le 3 janvier, le bureau exécutif a fustigé ces hausses sans précédent qui coïncident avec le 7ème anniversaire de la révolution de la dignité, affirmant qu'elles sont « l'aboutissement inéluctable des réserves formulées par l'UGTT sur l'augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée dans le budget de 2018 en tant que solution de facilité choisie par le gouvernement pour combler le déficit budgétaire aux dépens des consommateurs et essentiellement des salariés ».


La centrale syndicale a qualifié l'augmentation des prix avant la révision du système de compensation d'« approfondissement de l'injustice sociale et de frein à la consommation en tant qu'un des principaux moteurs de relance de la croissance en Tunisie à la lumière du ralentissement des investissements ».


L’UGTT a estimé d'autre part que la hausse des prix de nombreux produits est « artificielle et frauduleuse », telle la hausse du prix du sucre, appelant le gouvernement à honorer ses engagements et s'abstenant de relever les prix des produits de première nécessité conformément à l'accord gouvernemental en vigueur avec l'UGTT.


 


En réponse à la vie chère, un hiver social chaud à l’horizon


La centrale syndicale a par conséquent renouvelé sa demande de révision du système de compensation, en assurant que ses vrais destinataires en soient les premiers bénéficiaires et en restructurant le marché avec la lutte contre le monopole, la spéculation et la contrebande, tout en réorganisant les circuits de distribution et prévoyant un rôle de régulation de l'Etat.


Son bureau exécutif a fait assumer au gouvernement la responsabilité de mesures « prises au détriment des salariés, des démunis et sans ressources », l'invitant à procéder à des compensations en faveur de ces couches sociales. De son côté le Front Populaire a lancé comme mot d’ordre la nécessité de « resserrer les rangs ».


Rappelant que le gouvernement Chahed a reçu des délégations du FMI pas moins de cinq fois en 2017, l’UGTT a mis en garde également contre les politiques ultralibérales, réaffirmant la nécessité de garantir la souveraineté de la décision nationale.


Seif Soudani


 


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