4 gendarmes tués en quelques heures dans deux attaques terroristes
Un gendarme tunisien a été tué et quatre autres blessés lundi après-midi par un groupe jihadiste à la frontière avec l'Algérie, a annoncé le ministère de l’Intérieur. Une attaque qui intervient quelques heures à peine après un accrochage entre les forces de l’ordre et des éléments armés dans une autre région dans laquelle trois gendarmes sont morts.
Encore des « martyrs »
«Un agent de la garde nationale est tombé en martyr et quatre ont été blessés (dans la région de) Jendouba à la frontière algérienne, lors d'échanges de tirs avec un groupe terroriste», a indiqué le porte-parole du ministère Mohamed Ali Aroui « L'opération de ratissage menée par la garde nationale et l'armée est toujours en cours », a-t-il ajouté sans donner de précision sur le groupe impliqué.
Dans la nuit de dimanche à lundi déjà, une opération de la garde nationale a tourné au désastre, provoquant la mort de trois de ses agents à Sidi Ali Ben Aoun. Une douzaine de personnes ont également été blessées, dont plusieurs civils. Selon les autorités, les terroristes impliqués font partie de la Phalange Okba Ibn Nafaâ, principal groupe jihadiste en Tunisie, lié à Al Qaïda.
Lutte antiterroriste inefficace
Ce n'est pas la première fois que la Garde nationale est confrontée à ce type d'attaques meurtrières, depuis la révolution de janvier 2011, suscitant inquiétudes et interrogations sur la capacité des forces de l’ordre à faire face à ce type de menaces. Celles-ci se font traditionnellement plus violentes à l’approche du mois de Ramadan, qui débute dans quelques jours cette année.
Depuis 2012, une soixantaine de militaires et de policiers ont été tués dans des affrontements ou par des engins explosifs, en particulier dans les régions proches de la frontière algérienne. Quelques mois après la victoire du parti Nidaa Tounes – qui a fait campagne sur la restauration de l’autorité de l’État et de la sécurité – et quelques semaines après l’attentat du Bardo, ces nouvelles attaques montrent les limites structurelles de la lutte antiterroriste en Tunisie.
Avis de tempête
Comme en écho, le parti islamiste radical, Hizb ut Tahrir, a tenu cette semaine librement son congrès au cœur de Tunis et lancé des menaces à peine voilées aux autorités dans le cas où elles tenteraient d’annuler le visa du mouvement. « Nous sommes gentils, mais pas faibles », a affirmé son porte-parole, Ridha Belhaj, en dénonçant tout appel au retrait du visa du parti.
La Tunisie est le premier fournisseur de combattants étrangers aux différents groupes jihadistes au Moyen-Orient. Plusieurs milliers de jeunes Tunisiens sont ainsi partis combattre et pourraient rejoindre les groupes armés actifs dans le pays à leur retour.
Rached Cherif