Gel des avoirs du milliardaire et homme politique Slim Riahi
Le pôle judiciaire financier a procédé mercredi au gel des avoirs de Slim Riahi, homme d’affaires influent, en raison de suspicions qui pèsent sur l’origine de sa fortune. Des activistes libyens soutenus par des avocats tunisiens seraient à l’origine de cette procédure selon des sources médiatiques. Malgré sa réputation sulfureuse et les doutes sur la légalité de sa fortune, la décision surprend nombre d’observateurs, tant le personnage semblait avoir tissé un solide réseau d’obligés.
Parmi ses multiples casquettes, le milliardaire était jusqu’à mardi président du Club africain, l’un des plus vieux et plus titrés clubs de football du pays, et fondateur de l’Union patriotique libre (UPL), parti membre de la coalition au pouvoir entre 2014 et 2016. Il a rejoint depuis l’opposition à ses anciens alliés du gouvernement.
Sa biographie officielle évoque des investissements dans le secteur pétrolier, l’énergie, l’aviation et l’immobilier. Mais, des rumeurs persistantes évoquent des activités de blanchiment et de détournement d’importantes sommes d’argent en provenance de Libye. Slim Riahi semble avoir été incapable de démentir ces allégations, explique le Sofiène Selliti, porte-parole du tribunal de première de Tunis.
Les origines douteuses de la fortune de Slim Riahi sont à l'origine de plusieurs plaintes.
Une partie de sa fortune avait déjà été gelée sous le gouvernement dit de la « Troika » (2011-2014). Le gel prononcé aujourd’hui concerne le reste des comptes bancaires et les différents avoirs de Slim Riahi. La justice a sollicité la banque centrale, ainsi que l’autorité de la Bourse de Tunis pour ordonner le gel de tous les avoirs, actions et biens immobiliers lui appartenant.
Rached Cherif