« CIFE, une passerelle entre ici et ailleurs » pour les femmes entrepreneures tunisiennes

 « CIFE, une passerelle entre ici et ailleurs » pour les femmes entrepreneures tunisiennes

Rachida Jebnoun (2e à droite)


 


Samedi dernier (13 janvier), à Paris, le Conseil international des femmes entrepreneures (CIFE) inaugurait l’ouverture de son antenne parisienne. Créé en Tunisie, le CIFE a pour but, non seulement d’étendre l’alliance des femmes entrepreneures en général, mais également, et peut-être même, surtout de raviver l’image de la femme tunisienne pour qui les dernières années n’ont pas été si simples.


 


L’entreprenariat tunisien au féminin


« Une association qui s’occupe de l'entreprenariat au féminin ayant pour but l’extension et l'alliance des femmes entrepreneures. Et ce, via un échange au-delà des frontières » voilà comment Rachida Jebnoun, fondatrice et présidente du CIFE, décrit ce projet ambitieux. La base du projet prend racine en Tunisie où le CIFE s’occupe de petites et moyennes entreprises. Coaching, conseil, de l’idée du projet au financement en passant par l’étude de marché, la structure apporte un réel soutien aux femmes. Avec une base bien stable en Tunisie, le CIFE a toujours eu pour projet l’international selon sa présidente : « Nous avions instauré, Tunisia Days, qui consiste à innover (les procédures, les produits, les marchés) pour mieux exporter ». Instaurer des cellules à l’étranger, dont New York et évidemment Paris.


 


Ouverture et partage


« Nous avons les mêmes objectifs en essayant de les adapter au contexte français et de se faire un organisme d'ouverture et de partage » explique Limia Hend Basly, présidente du CIFE Paris. Entrepreneure elle-même, arrivée à Paris il y a 28 ans, cette dernière rappelle que, bien entendu, l’accompagnement de la diaspora tunisienne sera un volet important de cette antenne parisienne, mais l’ouverture tiendra une place de choix : « C'est Paris ! Nous faisons abstraction de toutes limites, nous visons les femmes (…) Notre slogan est « CIFE, une passerelle entre ici et ailleurs » (…) Notre bureau à Paris est cosmopolite (…) Mais nous sommes toutes françaises ».


 


Les femmes tunisiennes en lutte


« Je suis née avec l’indépendance ! Notre génération n'a pas eu ce statut de la femme sur un plateau d'argent, et aujourd'hui il faut se battre encore plus qu'avant. On a l'impression de patauger » explique Sihem Kefi Rezig, avocate à la Cour de cassation et membre de la cellule du CIFE dans la région du Kef, présente à Paris pour la présentation. Le statut de la femme tunisienne, une fierté mais aussi un combat qui se transmet selon Henda Ben Rejeb, avocate à la Cour de cassation et secrétaire générale du CIFE (bureau central) : « Ma grand-mère est l'une des fondatrices de l'union nationale de la femme tunisienne, ma mère et mes tantes sont des militantes de première ordre. J'ai baigné dans la lutte contre les violences à l'égard des femmes (…) Le CIFE c'est une autre forme de militantisme, une autre façon de lutter contre la précarité de la femme ».


 


Apporter un soutien aux entrepreneures tunisiennes mais aussi prolonger et transmettre la lutte de la femme tunisienne à travers ce projet, le CIFE représente plus qu’une association comme le dit avec fierté Leïla Boulifa, présidente de la cellule du Kef : « Je suis ravie d'être ici [A l’inauguration de l’antenne parisienne, ndlr]. En voyant ces femmes entrepreneurs, d'être parmi elles, ces femmes intelligentes, libres, je comprends pourquoi je reste optimiste pour ma Tunisie post-révolution ».


F. Duhamel