« Expérience Démocratique », ou la collecte d’une mémoire tunisienne
Depuis quelques mois l'équipe de « Kasserine c’est nous » ! fonds documentaire multimédias a commencé à collecter des témoignages de vie des habitants de la région de Kasserine, région sensible du centre-ouest de la Tunisie. Ces témoins nous présentent les lieux qu'ils fréquentent tous les jours, ce qui les intéresse dans la vie, ils évoquent la petite ou la grande histoire, parfois la mémoire douloureuse d'un frère tombé pendant la révolution.
« Kasserine c’est nous » ! se veut être une caisse de résonance d'une identité multiple et riche, d'un patrimoine et d'une histoire de ce territoire, et participer à la promotion de ce territoire longtemps tenu à l’écart, et qui s’est récemment constituée « région victime » devant l’IVD, conformément à la loi relative à la justice transitionnelle.
Dès les premiers jours de la révolution, la région Provence-Alpes-Côte-D’azur a proposé à la région de Kasserine en Tunisie de partager un programme de coopération. Le choix n’est pas fortuit : cette région du centre-ouest, totalement délaissée par le pouvoir précédent, fut la première à se révolter et aujourd'hui elle fait face à la menace de djihadistes infiltrés dans les montagnes toutes proches. C’est une des régions les plus riches de potentiels de développement mais aussi l’une des plus pauvres de la Tunisie.
Ambitieux, le projet « Kasserine C’est nous » a été pensé selon ses auteurs comme « un miroir de la richesse culturelle locale, de mettre en évidence une identité composée d'une multitude d'aspects, vecteur d'union sans laquelle aucun futur n’est envisageable ».
S’agissant de ses besoins financiers, le projet coûte dans sa globalité 30.000€. « Nous avons déjà obtenu 21.000€ de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur, diverses aides bénévoles sur la région PACA et sur Kasserine, permettant de réduire nos coûts de fonctionnement » explique le producteur.
Le projet a débuté depuis 2013 : 80% du projet est réalisé, mais il est ralenti faute d'aide. « Le site internet est pratiquement terminé et notre ambition est d’en organiser le lancement officiel lors de manifestations réunissant, par les moyens du direct internet, les partenaires de part et d’autre de la méditerranée » ajoute la même source. A cette occasion, les projections vidéo des témoignages (voir vidéo ci-dessus) collectés seront l'occasion de partager la richesse de ces contributions et de prendre connaissance du dispositif qui permettra de poursuivre ce travail de mémoire et de le pérenniser.
S.S