Exclusif. La liste des favoris pour la présidence du prochain gouvernement se précise

 Exclusif. La liste des favoris pour la présidence du prochain gouvernement se précise


A mesure qu’approche la date fatidique du vote de confiance au gouvernement sortant samedi 30 juillet, la liste des successeurs de Habib Essid se décante. Nous avons obtenu l’historique des propositions faites à divers prétendants. Des noms dont se dégagent quelques similarités dans le profil recherché…




 


Durant ce mois de juillet, trois noms ont essentiellement été approchés par les intermédiaires de la présidence de la République.


Le premier fut Mongi Hamdi (57 ans). Ce discret diplomate de carrière fut ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Mehdi Jomâa, nommé à ce poste en janvier 2014. Il dût notamment gérer l’après coup d’Etat en Egypte où il s’était rendu à l’invitation d’al Sissi.


Depuis le 12 décembre 2014, il est désigné comme chef de la mission des Nations unies au Mali, succédant au Néerlandais Bert Koenders. Il prend officiellement ses fonctions le 20 janvier 2015 et préside les négociations de paix inter-maliennes qui aboutissent, le 20 juin, àla signature de l'accord d'Alger par les principaux groupes rebelles du nord du Mali. Le 11 janvier 2016, il est décoré des insignes de commandeur de l’Ordre national du Mali. Un succès qui n’est donc pas passé inaperçu.


Avant cela, de 2001 à 2013, il dirige le secrétariat de la Commission de la science et de la technologie pour le développement à Genève, organe de l'ONU chargé de conseiller l'Assemblée générale des Nations unies. Une personnalité qui ne brille pas par son charisme, mais consensuelle donc, même si l’homme a longtemps travaillé durant l’ère Ben Ali. Il n’aurait pour le moment pas montré un grand enthousiasme à l’idée de présider le prochain gouvernement d’union nationale.


Deuxième homme approché, autre personnalité à dimension internationale, l’ancien éphémère chef de mission à Tel-Aviv en 1996, Khemaies Jhinaoui(62 ans), juriste de formation, multi ambassadeur sous Ben Ali, et actuel ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement Essid. Sa désignation serait un désaveu indirect pour Habib Essid. Selon nos sources, Jhinaoui aurait pour le moment décliné l’offre.


Troisième homme, charismatique et jouissant manifestement de chances plus grandes que les deux candidats cités plus haut, Mohamed Fadhel Khelil. Originaire de Gafsa, cet ancien ministre des affaires sociales de 1992 à 1996 sous Ben Ali a également été ambassadeur de Tunisie en Syrie et en Algérie. Il a occupé également le poste de PDG de la compagnie des phosphates Gafsa.


Sa candidature avait déjà été suggérée par l’UGTT en 2013 dans une tentative de débloquer la situation autour du choix d’un candidat pour diriger un gouvernement de transition consécutivement au dialogue national.


Autre candidat dont le nom avait déjà été en lice en 2013, l’ancien ministre de la Défense Abdelkarim Zebidi (66 ans),reçu en juin dernier par Béji Caïd Essebsi, manifestement dans le cadre de prospections pour d’éventuels successeurs d’Essid.


Mais le nom qui circule avec insistance depuis 48 heures est surtout celui de Hatem Ben Salem (60 ans).Juriste de formation,il est nommé le 6 juillet 2015 directeur de l’Institut tunisien des études stratégiques.


De 1996 à 2000, Ben Salem est nommé par Ben Ali ambassadeur de Tunisie successivement au Sénégal, en Guinée, en Gambie, au Cap-Vert et en Turquie. De 2000 à 2002, il est ambassadeur représentant permanent de la Tunisie auprès de l'Organisation des Nations unies à Genève. Le 16 septembre 2002, il est nommé coordinateur général des droits de l'homme au ministère de la Justice et des Droits de l'homme. Le 25 août 2003, il devient secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des affaires maghrébines et africaines. Le 10 novembre 2004, il est désigné secrétaire d'État auprès du même ministre, chargé cette fois des Affaires européennes, avant de devenir le 29 août 2008 ministre de l'Éducation nationale et de la Formation, poste qu'il occupe jusqu'à la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011.


Dans une vidéo publiée hier mercredi 27 juillet, le militant écologiste Jalel Matri, tunisien résident en Suisse, revient sur une part sombre du passé de Hatem Ben Salem, qui avait notamment été chargé de surveiller et d’intimider les opposants au régime de Ben Ali lors de son passage à Genève.


Reste enfin la figure plus politique d’Ahmed Nejib Chebbi, en embuscade, à ne pas exclure, même si les chances de cet opposant historique restent faibles aujourd’hui, affaibli par le scrutin de 2014 aux législatives où son parti al Joumhouri n’avait récolté qu’un unique siège.


 


S.S