Coopération UE-Tunisie : le soutien européen tourne à plein régime
La délégation de l’Union européenne (DUE) à Tunis a rendu public cette semaine son rapport de coopération pour l’année 2014. Un nouveau grand cru en matière d’appui à la Tunisie puisque pas moins de 169 millions d’euros ont été décaissés pour cette seule année, dont plus de la moitié pour soutenir le budget de l’État.
Plus de 600 M€ de dons depuis 2011
C’est à l’occasion de la journée de l’Europe le 9 mai que le rapport de coopération entre l’Union européenne et la Tunisie a été dévoilé. Ce document de 156 pages est un condensé des nombreuses activités de la DUE, mais aussi des ambassades des États membres et des institutions financières européennes, en faveur de la Tunisie. La coopération s’est en effet considérablement accrue depuis 2011, faisant du pays du jasmin l’un des principaux bénéficiaires de la politique extérieure européenne.
En quatre ans, l’Europe a engagé plus de 600 millions d’euros dans les différents programmes de coopération, soit 150 millions d’euros en moyenne chaque année, contre environ moitié moins avant 2011.
Soutien tous azimuts
Compte tenu des difficultés budgétaires tunisiennes, c’est vers le budget de l’État qu’a été une nouvelle fois dirigé l’essentiel de l’effort financier avec 100 M€ consacré au Programme d’appui à la relance (PAR). Mais, la société civile et les réformes socio-économiques ne sont pas en reste.
La DUE soutient notamment la réforme de la justice (15 M€), le renforcement du secteur des médias audiovisuels (10 M€), la promotion de l’égalité homme-femme (7 M€), le développement des quartiers populaires (28 M€) et la gestion des frontières et la protection internationale des migrants (3 M€). Montants auxquels il faut ajouter les contributions des fondations européennes et des États membres, dont certains comme l’Allemagne ou la France ont engagé plusieurs dizaines de millions d’euros de dons et de prêts pour les projets d’infrastructure.
Des millions pour des infrastructures et des associations en Tunisie
On apprend par exemple que le futur Réseau ferré rapide (RFR), qui doit sensiblement améliorer les déplacements des Tunisois, bénéficie d’un important soutien européen. Ce projet qui compte parmi les plus grands chantiers ferroviaires d’Afrique est soutenu par la Banque européenne d’investissements, la KfW (Allemagne) et l’AFD (France) à hauteur de près de 300 M€ au total. La première ligne reliant le centre de la capitale à Gobaâ en banlieue ouest doit être livrée en juillet 2017.
En matière de soutien à la société civile, autre axe majeur de la politique européenne de voisinage, la DUE contribue directement à une cinquantaine d’initiatives d’organisations tunisiennes. Les thèmatiques concernés sont aussi variés que le droit des femmes, la promotion des droits humains, l’observation électorale, le développement local ou encore la protection de l’environnement.
2015 promet d’être aussi dense, annonce Mme Laura Baeza, ambassadrice de l’UE en Tunisie. Saluant les avancées démocratiques, et notamment les élections réussies en 2014, la diplomate promet dans son avant-propos que la nouvelle année « sera celle des ambitions nouvelles dans (le) partenariat UE-Tunisie ». Les relations sont donc au beau fixe entre Tunis et Bruxelles, qui entend visiblement soutenir pleinement la jeune démocratie, seule rescapée pour le moment du Printemps arabe.
Rached Cherif