[Entretien vidéo] La campagne « Manich Msamah », déterminée à poursuivre son action
Née de la volonté d’une opposition méthodique au projet de loi de réconciliation économique, la campagne « Manich Msamah » évolue aujourd’hui en véritable mouvement porté par une jeunesse tunisienne plus généralement opposée à l’oubli et la réapparition de figures de l’ancien régime dans l’espace public. La franchise fête bientôt son premier anniversaire, l’occasion d’un entretien avec Samar Tlili, sa porte-parole.
A mi-chemin entre le tractage et les flashmob, le mode d’action adopté dernièrement par Manich Msamah consiste en des opérations nocturnes de collage urbain. Dernière en date, une action de collage « Wanted » à l’effigie d’Abdelwahab Abdallah, jadis surnommé le « Goebbels » architecte de la politique propagandiste du régime de Ben Ali, et ce suite à son invitation par Béji Caïd Essebsi au Palais présidentiel au prétexte d’une réunion d’anciens diplomates. Cela a coûté au groupe quelques détentions provisoires.
La campagne a même eu l’audace « d’inaugurer » la nouvelle statue d’Habib Bourguiba désormais flanquée d’autocollants.
A Tunis et ailleurs, il n’est pas rare aujourd’hui de croiser de jeunes gens arborant le T-shirt au marteau de la justice emblématique d’un mouvement qui se prévaut d’être horizontal, transcendant les appartenances politiques, bien que majoritairement de gauche.
Pour Samar Tlili, « Manich Msamah » continuera ses activités même si demain la loi de réconciliation venait à tomber aux oubliettes. D’après nos informations, le 5 mai dernier un nouveau draft du projet de loi a encore une fois été rejeté avant de passer en séance plénière.
S.S