Economie : plus d’argent pour la présidence de la République et les PDG de banques

 Economie : plus d’argent pour la présidence de la République et les PDG de banques


Dans un contexte de crise économique aigue, le budget de la présidence de la République tunisienne a enregistré une évolution de près de dix millions de dinars, pour atteindre 96,9 Millions en 2016, contre 87,4 millions en 2015. Quant aux salaires des PDG des banques étatiques, il sera quadruplé, voire plus, a annoncé le ministre des Finances, Slim Chaker.




 


Le Bardo – Aujourd’hui 20 octobre a lieu l’ouverture de la seconde session des travaux de l’Assemblée des représentants. Premier projet de loi à être examiné, en l’occurrence par la commission des Finances, celui du budget 2016, qui devra être entériné avant le 10 décembre 2015. On peut y lire que le budget du Palais de Carthage explose en avoisinant désormais les 100 millions de dinars annuels, même si en vertu du décret numéro 658 daté du 3 juillet 2015, le président Béji Caïd Essebsi avait réduit son salaire mensuel presque de moitié, à 17 mille dinars, « de la poudre aux yeux », commente aujourd’hui l’opposition.


On y découvre en revanche que le budget de la présidence du gouvernement a légèrement reculé entre les années 2015 et 2016, passant de 149,9 millions de dinars en 2015 à 144,2 millions en 2016. Autant dire que nous ne sommes pas dans une politique d’austérité.


Le volume budgétaire de quelques ministères a par ailleurs lui aussi enregistrera un recul, notamment celui du ministère de l’Industrie, de l’énergie et des mines dont le budget a atteint 1478 millions en 2015 contre un budget de 762,4 millions programmé en 2016, un recul ostensible. De même, le budget du ministère du Transport est passé de 679,3 millions à 649,7 millions au cours de la même période.




Quant aux instances indépendantes, une enveloppe de 68 millions de dinars a été consacrée au titre du budget de 2016 à l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), ainsi qu’une autre d’un montant de 10,9 millions allouée à l’Instance vérité et dignité (IVD) qui correspond au deuxième tiers de son budget requis, et 1 million seulement au Conseil supérieur de la magistrature.


Au total, le volume du budget de la Tunisie au cours de l’année prochaine (recettes et dépenses comprises) atteindra 29 milliards 250 millions de dinars contre 27,7 milliards de dinars consacrés au budget complémentaire au titre de l’année 2015, soit une hausse de 7%.


 


Quatre fois plus d’argent pour les PDG de banques publiques


« Si nous voulons avoir les meilleurs à la tête des banques publiques, nous devons leur offrir des rémunérations conséquentes, non loin de celles dans les banques privées » a déclaré Slim Chaker, ancien courtier en bourse et ministre des Finances dans un entretien accordé à Leaders.


« Il s’agit au moins de multiplier par quatre sinon plus, les montants actuels, ajoute-t-il. Nous avons procédé à une étude salariale dans le secteur et nous opterons pour une bonne moyenne. La rémunération comportera deux parties, un montant fixe et une indemnité liée au résultat. D’ailleurs chaque directeur général de banque privé signera, lors de sa nomination, un engagement de résultat. »


Quel qu’en soit le bienfondé, l’évolution des rémunérations des hauts cadres de banques appartenant à l’Etat choque une partie de l’opinion et de la société civile qui dénonce une politique de droite tous azimuts. Ainsi Jaouhar Ben Mbarek a déclaré que « nous sommes en train de traire une vache moribonde », reprenant un dicton populaire, ajoutant que « ce n’est pas ainsi que l’on luttera contre une contrebande galopante ».


« A l’heure actuelle, la privatisation d’une ou des trois banques publiques n’est plus à l’ordre du jour, mais des opérations de cession de participations minoritaires à des partenaires privés ne sont pas à exclure », a précisé de son côté l’intermédiaire en bourse Tunisie Valeurs, un mois après la recapitalisation de la STB, de la BNA, et de la Banque de l’Habitat.


 


S.S