Drame de Amdoun, quels enseignements ?

 Drame de Amdoun, quels enseignements ?

Tunis


Une veillée funèbre à été organisée hier soir à Tunis, Avenue Habib Bourguiba, en mémoire des 27 jeunes randonneurs victimes de l’accident de bus meurtrier survenu dimanche dans le gouvernorat de Béja. On en sait plus aujourd’hui sur l’identité des victimes.


Un homme de 33 ans a succombé à ses blessures dans la nuit de lundi au mardi 3 décembre, portant officiellement le bilan à 27 victimes.


Au chapitre des premières conséquences politiques de ce qui fut qualifié de « catastrophe nationale » par le président Kais Saïed dépêché sur place, les premières têtes sont déjà tombées. Ainsi le gouverneur de Béja, Slim Tissaoui, a présenté sa démission lundi 2 décembre de son poste en évoquant des « raisons personnelles ». Tissaoui, qui occupait ce poste depuis 2017, a envoyé sa lettre de démission à la présidence du gouvernement, a confirmé le chargé de communication au gouvernorat.


En n’ayant pas attendu un vraisemblable limogeage imminent, le gouverneur voit son geste salué par ceux qui y voient une illustration d’un début d’instauration d’une culture de la responsabilité politique, d’autant que l’on voit poindre une polémique sur les circonstances de l’accident, telles que l’incertitude quant à l’autorisation de l’expédition, l’état des routes locales, etc.


 



Un pont pour contourner le « virage de la mort »


Plus en phase en revanche avec les traditionnelles réactions politiques uniquement post tragédies, on apprend par ailleurs qu’une étude sera effectuée en urgence pour construire un pont au niveau du virage où a eu lieu l'accident entre Amdoun et la villégiature de Aïn Drahem, selon le ministre de l’Equipement Noureddine Selmi : « Ce pont sera construit rapidement, en dépit de ses coûts élevés », d’après le ministre.


Les détails affluent ces dernières 48 heures sur l’identité des victimes : parmi elles, trois sœurs, toutes décédées, ainsi qu’un frère et une sœur luttant encore contre la mort.


 



Hiba Adbellaoui


Également parmi les victimes, une jeune lycéenne du nom de Hiba Adbellaoui. Elle était championne de kick-boxing. Un décès confirmé par la Fédération tunisienne de Kick thaï boxing savate et disciplines associées qui a présenté ses condoléances « à la famille sportive ainsi que la famille de Hiba ».


Est-ce ce qu’on appelle la fatalité de « la loi des séries ? » C’est tout le Maghreb qui est en effet endeuillé par ces accidents de bus : le même jour, au Maroc cette fois, ce sont 17 personnes qui ont trouvé la mort et 36 qui ont été blessées dans l’accident d’un bus près de Taza, au nord du pays. L’autocar s’est retourné pour une raison encore inconnue, ont annoncé les autorités locales.


Près de 3 500 personnes trouvent chaque année la mort dans des accidents sur les routes du royaume (35 millions d’habitants). Un bilan également sanglant en Tunisie, un pays de 11 millions d’habitants : 1 millier de personnes ont été tuées et 7 326 blessées dans des accidents de la route depuis un an, selon l’Observatoire national de la Sécurité routière. Sur l’année 2018, ce bilan s’élevait à 1 094 morts, soit une moyenne inchangée.


 


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