Djihadisme : spectaculaire descente de police à Raoued

 Djihadisme : spectaculaire descente de police à Raoued


Plusieurs unités de la Brigade anti-terroriste et de l’USGN ont effectué un raid dans un immeuble situé à Raoued, gouvernorat de l’Ariana, où se trouvaient selon les autorités des extrémistes ayant des liens avec Mouna Guebla, l’auteure de l’attentat suicide avait visé une patrouille de police à l’Avenue Habib Bourguiba fin octobre dernier.


Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sofiene Zaag, a affirmé que l’opération était en cours en fin de journée de mardi 13 novembre, sans pouvoir donner davantage de détails. Nous savons cependant que les unités d’élite de la BAT, aidées par des renforts de blindés de la Garde nationale, ont procédé à une descente dans une maison qui serait louée par des présumés terroristes, dont deux sont en fuite, ce qui a créé un immense attroupement de curieux parmi les riverains de la zone.


Selon des témoins, des coups de feu ont été entendus, probablement des tirs de sommation, dans la résidence de Jaâfar sur la route de Raoued où se trouve le domicile suspect.


 


Raoued, fief salafiste ?  


« Des armes, des munitions et du matériel pour fabriquer des bombes ont été découverts dans une maison louée par trois individus », rapporte la même source. Les forces spéciales ont en outre arrêté un individu et traquent encore à l’heure qu’il est deux autres éléments qui auraient pris la fuite, ou ne se trouvaient simplement pas sur les lieux au moment de l’opération.


Il s’agit de la deuxième fois en quatre ans qu’une opération d’envergure a pour théâtre des quartiers populaires de Raoued, banlieue nord-est de Tunis. Ainsi, le 3 février 2014, plus de 150 hommes des mêmes unités avait été envoyés sur place, suite à un renseignement, pour encercler une villa où étaient retranchés des combattants salafistes, tandis que toutes les routes conduisant à la ville sont bloquées.


Dans les heures qui suivent et jusqu'au lendemain, de longues fusillades avaient alors opposé les djihadistes aux gardes nationaux. Les salafistes sont délogés d'une première maison mais parviennent à se réfugier dans une seconde. Finalement, le 4 février en milieu de journée, les gardes nationaux lançaient un assaut qui viendra à bout des assiégés parmi lesquels figurait l’ennemi public numéro 1, Kamel Gadhgadhi, auteur selon l’enquête de l’assassinat du leader de gauche Chokri Belaïd.


Tout comme le quartier du Kram Ouest, Raoued s’habitue donc au spectacle de raids dignes de productions cinématographiques, au milieu d’une certaine incrédulité générale.  


 


La famille de Mouna Guebla refuse d’enterrer le corps


Fait rare culturellement parlant, considérant l’acte de leur fille comme « déshonorant », la famille Guebla, originaire de Mahdia, a par ailleurs refusé d’enterrer le corps de la kamikaze, avait-on appris lundi.


L’attentat suicide commis par cette jeune femme diplômée chômeuse de 30 ans n’avait fait pour rappel aucune victime, mais avait blessé plusieurs piétons civils ainsi que huit agents des forces de l’ordre dont deux grièvement.


Avant de passer à l’acte, la kamikaze avait passé la nuit dans une maison à Cité Ettadhamen (Mnihla), cependant la descente de mardi révèle que l’enquête progresse géographiquement vers d’autres pistes.


 


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