Deux Tunisiennes au Conseil consultatif pour l’égalité femmes-hommes
C'est une consécration pour le féminisme tunisien. La députée Bochra Belhaj Hmida et la femme d’affaires Wided Bouchamaoui et ont été invitées par le président français Emmanuel Macron pour faire partie du Conseil consultatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le cadre du G7.
L’événement s’inscrit dans le sillage de l’agenda de l’Elysée qui a fait de l'égalité femmes-hommes une des priorités à ce sommet du G7. Ainsi le Conseil en question aura notamment pour mission d’élaborer « un Pacte international pour le G7 de Biarritz » qui se tiendra dans cette ville balnéaire de la côte basque de la France du 25 au 27 août 2019.
Une prix Nobel et une figure de proue du féminisme tunisien
Entre autres figures emblématiques de la lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes, on retrouve également l’actrice britannique et fervente missionnaire de l’ONU pour la défense des droits des femmes Emma Watson, la sulfureuse leader des Femen Inna Shevshenko, les prix Nobel de la paix Denis Mukwege et Nadia Murad, mais aussi la souvent controversée essayiste Caroline Fourest, la réalisatrice du film « LOL » Lisa Azuelos, ainsi que la présence notable de Jamie Mc Court, ambassadrice américaine en France chargée d’y représenter Ivanka Trump.
L’Élysée a, par ailleurs indiqué, qu’« une chaise vide sera placée à côté du président de la République pour symboliser la présence de l’avocate iranienne Nasrine Sotoudeh, actuellement emprisonnée en Iran ».
Ce conseil créé lors du G7 au Canada l'an dernier et étoffé cette année par la France comprend au total trois prix Nobel de la paix : le chirurgien congolais Denis Mukwege, la militante irakienne Nadia Murad ainsi que la femme d'affaires tunisienne Wided Bouchamaoui donc, ancienne numéro 1 de l’Utica, la centrale patronale tunisienne.
Connue plus récemment pour avoir présidé la Commission des libertés individuelles et de l'égalité (« Colibe ») créée par le président Béji Caïd Essebsi en août 2017, Bochra Belhaj Hmida avait fait l’objet de vives critiques dans le camp conservateur en Tunisie.
Pour sa défense, elle rappelle souvent que le rapport de Colibe concerne des réformes législatives relatives aux libertés individuelles et l'égalité conformément à la Constitution de 2014 et aux normes internationales des droits de l'homme. En tant que présidente de ladite Colibe, elle pilote surtout la proposition de réforme polémique dans le pays relative à l’égalité dans l’héritage entre hommes et femmes, qui suscite encore aujourd’hui un intense débat sur le plan national avant la clôture de sa discussion prévue dans les tous prochains jours.
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