Des inondations dans les grandes villes paralysent le pays
Des pluies modérées mais ininterrompues depuis 24 heures ont causé dès la matinée du jeudi 8 décembre la fermeture de facto de plusieurs grandes artères du Grand Tunis et asphyxiant d’autres métropoles. Chronique, la question de l’obsolescence de l’infrastructure revient sur le devant de la scène. Citoyens et pouvoirs publics se rejettent mutuellement la responsabilité.
Avant l’accord conclu in extremis entre la principale centrale syndicale du pays et le gouvernement Chahed et prévoyant un rééchelonnement des augmentations salariales en 2017, le 8 décembre était censé être un jour de grève générale. « La section météo de l'UGTT n'a pas reconnu l'accord conclu avec le gouvernement », peut-on lire parmi divers facéties du web, commentant cette malédiction de la paralysie en ce jour de pluies pourtant pas vraiment torrentielles.
Plusieurs interventions des sapeurs-pompiers ont été nécessaires dans la capitale pour dégager des piétons et des véhicules pris dans des torrents d’eau et de boue, tandis que des bouchons monstres se constituaient, particulièrement à l’entrée de la banlieue sud de Tunis, là où les infrastructures d’évacuation des eaux pluviales sont visiblement les plus vulnérables, surtout à Hammam Lif.
Commentant le sinistre, des officiels du ministère de l’Equipement ont une fois de plus blâmé les riverains de disposer toujours plus de déchets de construction aux abords de la voie publique, ce qui peut entraîner le blocage des canalisations et des regards des bouches d’égout en cas de fortes pluies, sans convaincre, le phénomène n’étant pas nouveau.
« Only in Tunisia, les canalisations se transforment en fontaines décorant les villes… Tunisia is back ! comme dit Youssef Chahed », peut-on également lire entre autres statuts ironiques des internautes parodiant le slogan du dernier sommet de l’investissement. D’autres ont repris la nouvelle issue de la communication de la Kasbah, qui avaient fait valoir que le chef du gouvernement était rentré à pied à son domicile avant-hier, en affirmant qu’il serait « rentré à la nage crawlée aujourd’hui ».
« La série noire continue », commentent d’autres encore, faisant le parallèle avec le lundi noir le 5 décembre dernier où un cortège présidentiel en direction de la résidence du martyr syndical Farhat Hached, pour marquer la commémoration de son décès, avait paralysé l’ensemble des grands axes de la capitale toute une matinée durant. Des embouteillages récurrents qui font de Tunis l’une des pires capitales d’Afrique du nord, avec le Caire, en matière de circulation urbaine.
Dans un secteur agricole encore en grande partie dépendant des pluies, il n'y a guère que les agriculteurs qui se satisfont de pareilles précipitations. La météo prévoit de nouvelles pluies pour la journée du vendredi 9 décembre.
S.S