Tunisie. Des avocats français et suisses au procès de Abir Moussi
Avocat et membre du comité de défense de Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), Maître Nafaâ Laribi a indiqué hier jeudi via les réseaux sociaux que la solidarité entre avocats de différents pays sera de mise au procès en appel de sa cliente en prison depuis plus d’un an.
Branle-bas de combat au procès en appel de Abir Moussi, l’une des leaders de l’opposition, un procès médiatisé en Tunisie comme à l’international, qui s’ouvre aujourd’hui vendredi 15 novembre 2024, en présence de dizaines d’avocats. L’un d’eux, Nafâa Laribi, membre du bureau politique du PDL, la dit combative et déterminée, malgré son état de santé décrit comme étant détérioré :
« Je viens de sortir d’une réunion relative au procès de Abir Moussi, qui a lieu aujourd’hui, en compagnie d’un important contingent d’avocats venus de Suisse et de France, dont des doyens de barreaux et de diverses organisations. Ces confères ont fait le déplacement depuis leurs pays respectifs pour être officiellement présents à l’audience de la 17e chambre d’appel, devant laquelle comparaîtra l’avocate, femme politique et présidente du PDL, Abir Moussi, détenue arbitrairement à La prison pour femmes de la Manouba », a déclaré la même source.
Me Laâribi ajoute : « Merci au Conseil national des barreaux de France et aux instances de Paris, Rouen, Bordeaux, Seine-Saint-Denis et Genève (Suisse), siège du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, qui annoncera prochainement sa décision sur ces affaires. Merci également à tous les organismes étrangers amis et frères qui ont exprimé leur solidarité et leur soutien inconditionnel à la défense ».
Démenti d’une quelconque peine « déjà prête »
Les rumeurs et autres spéculations sur les réseaux X et Facebook vont bon train quant au fait qu’une sentence, calée sur le mandat présidentiel en cours, serait d’ores et déjà prête et que le verdict ne ferait que la confirmer. Mais quelques jours auparavant, le même avocat et membre du comité de défense de Abir Moussi, a tenu à démentir ces bruits ayant circulé au sujet d’une supposée condamnation de sa cliente :
« Plusieurs personnes avaient annoncé que Abir Moussi a été condamnée à cinq ans de prison, en première instance. D’après l’avocat, il s’agit de « rumeurs infondées entrant dans le cadre de la désinformation criminalisée par le décret tristement célèbre (décret 54) », a-t-il mis en garde.
Rappelons que Abir Moussi, privée de candidature à la dernière présidentielle, est incarcérée depuis le 6 octobre 2023. Elle a été arrêtée alors qu’elle se trouvait en compagnie d’un huissier de justice et de plusieurs dirigeants de son parti aux abords du bureau d’ordre du Palais de Carthage.
Adepte des coups d’éclat, Moussi avait alors l’intention de déposer une demande de recours administratif quant au nouveau découpage électoral du pays. Or, l’obtention d’une décharge constitue une condition nécessaire en cas de recours contre une décision d’un organisme public, notamment devant le tribunal administratif. Depuis, elle fait face à plusieurs poursuites en justice, notamment après la saisie de ses moyens de communication.
>> lire aussi : Tunisie. Abir Moussi de nouveau devant un juge d’instruction