Tunisie. Démantèlement d’un réseau de passeurs de migrants

 Tunisie. Démantèlement d’un réseau de passeurs de migrants

Au moins douze personnes ont été arrêtées à Teboulba, dans le gouvernorat de Monastir, pour complicité de traite humaine » en raison de leur participation à un projet de traversée maritime illégale de migrants, apprend-on de source sécuritaire.  

 

Ainsi dans le cadre de la lutte contre les crimes liés aux drogues, au trafic d’êtres humains et à l’immigration clandestine par voie maritime, les unités du poste de la sûreté nationale de Moknine ont annoncé, lundi 2 décembre 2024, avoir arrêté douze personnes, incluant des passeurs mais aussi des enfants et des femmes « qui planifiaient de traverser illégalement les frontières maritimes », a déclaré Farid Ben Jha, porte-parole des tribunaux de Monastir et Mahdia.

En coordination avec le procureur de la République de Monastir, des forces d’intervention de la police judiciaire ont mené des perquisitions dans deux maisons situées dans une ferme à Teboulba, où le groupe a été interpellé. Lors de ces fouilles, les agents ont saisi 14 contenants plastiques remplis de carburant, 21 comprimés de psychotropes, ainsi qu’une somme de 5.000 dinars tunisiens.

Après consultation du procureur, il a été décidé de maintenir en détention l’ensemble des membres du groupe. L’organisateur qui supervisait cette opération a également été arrêté, tandis que deux autres individus font l’objet d’un avis de recherche. Des procès-verbaux ont été établis pour constituer un groupe visant à traverser illégalement les frontières maritimes ainsi que pour possession et trafic de drogues.

 

Une volonté politique affichée

A l’occasion de la participation de la Tunisie à la 115e session du Conseil de l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) qui s’était tenue récemment à Genève, le 26 novembre 2024, le Ministre des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger, Mohamed Ali Nafti, a prononcé une allocution dans le cadre du segment « Voies de migration régulières : appel mondial à l’action ». Il y a réitéré la position ferme de la Tunisie à l’égard du phénomène croissant de la migration illégale et rejeté « toutes les tentatives visant à faire du pays une plateforme de transit ou de résidence temporaire ou permanente pour les migrants irréguliers ».

Le ministre y a par ailleurs passé en revue les principaux piliers de l’approche nationale visant à traiter « les causes profondes de ce phénomène » conformément à la vision exposée par l’actuel gouvernement, appelant toutes les parties intervenantes à s’engager plus sérieusement dans les efforts de coopération fondés sur le principe de la « responsabilité partagée ».

Nafti a enfin souligné la disposition de la Tunisie à participer à tous les efforts internationaux visant à traiter la migration irrégulière et à soutenir les voies de la migration régulière conformément à ses priorités et à limiter « l’hémorragie des talents qui constituent une richesse nationale dont on a désespérément besoin pour faire face aux défis du développement durable et des transformations numériques et environnementales ».

Selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), le nombre de migrants interceptés sur les côtes tunisiennes en 2024 s’élève à ce jour à plus de 13 mille personnes.