Décès du jeune artiste Adnen Meddeb
Figure de proue de l’activisme libertaire, le jeune artiste tunisien Adnen Meddeb est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi 25 août 2016 des suites d’une crise cardiaque selon son entourage qui confirme les circonstances de ce décès soudain. Il était particulièrement actif sur la scène culturelle alternative tunisienne.
« L’ambulance est arrivée à temps mais il a succombé à une crise cardiaque aiguë à l’hôpital de Kélibia », confie l’un de ses amis, abattu par cette disparition. Avec un groupe de jeunes, ils séjournaient à nouveau dans la ville balnéaire après avoir assisté à la clôture du Festival du film amateur le 13 août dernier.
« Icone de la révolution »
Avant de devenir l’un des personnages incontournables de l’underground tunisien, Adnen Meddeb doit sa renommée dans les milieux de gauche à l’un des clichés phares de la révolution (photo ci-dessus) où il lève un poing vengeur aux côtés de Mohamed Soudani du Parti ouvrier communiste, le 14 janvier 2011, jour du grand rassemblement de la révolution, devant le ministère de l’Intérieur.
Après une formation en tant que technicien du son, il contribue à plusieurs projets cinématographiques, avant un passage au Cinéma Amilcar dans la capitale en tant que directeur technique.
Début janvier 2016, alors qu'ils faisaient partie du comité d'organisation des Journées Cinématographiques de Carthage, Adnen Meddeb et Amine Mabrouk avaient été arrêtés et condamnés, en première instance, à un an de prison ferme et à 1000 dinars d'amende, et ce simplement parce qu'ils avaient été contrôlés en possession de papier à rouler dans le coffre de la voiture par une patrouille durant l’état d’urgence. Mais le cas des deux jeunes avait fait jurisprudence.
Une large mobilisation s'était en effet organisée contestant cette arrestation et appelant à l'abolition de la Loi 52 du code pénal. Finalement, la cour d'appel de Tunis avait décidé d’un non-lieu pour les deux jeunes hommes. Adnen Meddeb avait repris le chemin des salles obscures et des festivals, jusqu'à ce qu'il succombe dans la nuit d’hier.
Seif Soudani