Décès de Slim Chaker, ministre de la Santé

 Décès de Slim Chaker, ministre de la Santé


Jour de deuil pour la classe politique tunisienne en émoi : le ministre de la Santé, Slim Chaker est décédé aujourd’hui dimanche 8 octobre 2017, un décès confirmé par des sources officielles dans l’après-midi. Le ministre a succombé dans la matinée à un malaise cardiaque qui avait nécessité son hospitalisation en urgence. 



Dernière photo de Slim Chaker, prise ce matin à Nabeul, aux côtés de Wided Bouchamaoui


Slim Chaker venait de prendre part symboliquement ce dimanche à un marathon organisé par l’association Nourane pour la prévention du cancer dans le gouvernorat de Nabeul. D'après une source médicale, après avoir parcouru 500 mètres et prononcé un discours à l’issue de cette manifestation, le ministre avait été victime d’un malaise ayant nécessité un transfert au service de réanimation de l’hôpital régional le plus proche : celui de Grombalia, avant d’être transféré à l’Hôpital militaire de Tunis où le décès fut constaté. 


Slim Chaker a été transporté à l'hôpital par son chauffeur, dans sa propre voiture de fonction… Selon le conducteur, le malaise est survenu au niveau de l'autoroute sur le chemin du retour.


 


1 mois et 2 jours à la tête de la Santé publique


Ces dernières semaines avaient été marquées par plusieurs polémiques dans le secteur de la santé (dont une transplantation de rein avortée à l’hôpital de Charles Nicole) où Slim Chaker venait tout juste d’être nommé le 6 septembre dernier, ce qui a selon l’entourage du ministre causé un stress considérable.


Hier samedi 7 octobre, il publiait chez nos confrères de Leaders une tribune où il exposait sa vision pour la Santé publique, après que le site Nawaat publiait le 30 septembre une tribune à charge titrée : « Slim Chaker à la tête du ministère de la Santé : une nomination irresponsable ».


 


Un CV de discret technocrate, multi-ministre en pleine ascension


Après un passage au ministère du Plan en 1986, il œuvre essentiellement dans le secteur bancaire, comme directeur adjoint de la Banque tuniso-qatarie d'investissement entre 1991 et 1992, directeur des études au Centre technique du textile entre 1992 et 1998 sous la tutelle du ministère de l'Industrie et directeur coordonnateur du Fonds d'accès aux marchés extérieurs entre 1998 et 2008, sous la tutelle du ministère du Commerce.


Il est ensuite consultant international concernant le Programme européen pour la promotion des exportations en Jordanie, chargé de la mise à niveau du secteur des services et du tourisme.


Au lendemain de la révolution de 2011, il devenait secrétaire d'État chargé du Tourisme dans le gouvernement d'union nationale de Mohamed Ghannouchi puis dans celui de Béji Caïd Essebsi, auprès des ministres Mohamed Jegham puis Mehdi Houas. Chaker devient ministre de la Jeunesse et des Sports le 1er juillet de la même année.


Après un départ précoce du gouvernement, il rejoint Nidaa Tounes alors fraîchement lancé par Béji Caïd Essebsi, et en devient chargé des programmes économiques et sociaux à la faveur d’une séquence plus politique.


Le 23 janvier 2015, il est proposé au poste de ministre du Commerce et de l'Artisanat dans le gouvernement de Habib Essid. Le 2 février, il est finalement nommé au poste de ministre de l'Économie et des Finances dans une nouvelle liste proposé par Essid.


Le 20 septembre 2016, il est nommé à Carthage ministre-conseiller auprès du président de la République, chargé des Affaires politiques, un poste qu’il occupera une année avant son 4ème ministère : la Santé publique, troisième portefeuille en termes de volume de budget après l’Intérieur et l’Education nationale.


 


S.S