Décès de l’activiste Lina Ben Mhenni
Photo Seif Soudani
La blogueuse et militante des droits de l'homme et de la société civile Lina Ben Mhenni n’est plus. La jeune femme de 36 ans est décédée ce matin lundi 27 janvier, après une longue lutte contre la maladie chronique.
Née le 22 mai 1983, universitaire assistante en langue et littérature anglaise, Lina Ben Mhenni s’était faite connaître notamment à travers ses nombreuses actions de soutien aux prisonniers politiques, en faveur de la liberté d’expression et contre l’implacable cybercensure sous l’ancienne dictature de Ben Ali et au-delà, lors des années post révolution.
Egérie symbole de la révolte tunisienne
Une révolution dont elle avait aidé à couvrir les prémices à Sidi Bouzid et à Regueb dès 2010 de son blog « A Tunisian Girl », un blog toujours actif et dans lequel elle a publié un dernier post dimanche soir, la veille de son décès, où elle regrette que « le peuple n’ait pas retenu les leçons de l’Histoire ».
En 12 avril 2011, elle reçoit à Bonn en Allemagne le Prix du « Meilleur Blog 2011 » lors de la septième édition du grand concours international des blogs, les BOB’s, organisé par la radiotélévision allemande Deutsche Weil. Elle publiait alors son premier ouvrage « Tunisian girl, blogueuse pour un printemps arabe ».
Elle est la fille du militant de Gauche perspectiviste Sadok Ben Mhenni, par ailleurs l’un des fondateurs de la section tunisienne d’Amnesty international.
La jeune femme souffrait depuis de nombreuses années d’une maladie auto-immune qui avait nécessité une greffe de rein. Dès 2007, elle prend part brillamment aux Jeux mondiaux des transplantés, respectivement en Thaïlande puis en Australie en 2009, et y remporte une médaille d'argent en marche athlétique.
En 2019, elle milite tout au long de l’année à la sensibilisation de l’opinion publique contre la pénurie de médicaments, notamment les plus vitaux, due aux problèmes de gestion de la Pharmacie centrale.
