Décès de Béji Caïd Essebsi à 92 ans

 Décès de Béji Caïd Essebsi à 92 ans


L’annonce officielle de la mort du président de la République tunisienne Béji Caïd Essebsi a été faite en cet endeuillé jour de la fête de la République, jeudi 25 juillet 2019, à 10h25. Souffrant, il avait été admis en soins intensifs hier soir à l'hôpital militaire de Tunis, sa troisième hospitalisation en moins d’un mois. Deuxième président du pays élu démocratiquement, et premier président élu au suffrage universel direct à l’issue d’élections libres et transparentes, il aura marqué l’histoire de la Tunisie par sa longévité et son rôle lors de moments clés de la transition.


Né le 29 novembre 1926, à Sidi Bou Saïd, cet avocat aura occupé plusieurs postes de responsabilité au sommet de l’Etat tunisien, dont celles de directeur de la sûreté nationale à la suite d'un complot contre Habib Bourguiba, secrétaire d'État adjoint à l'Intérieur auprès du ministre de l'Intérieur Taïeb Mehiri, qu’il remplace en 1965. Il fut également ministre de la Défense ainsi que ministre des Affaires étrangères, sous Bourguiba. A la suite du coup d'État du 7 novembre 1987, il intègre le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) et redevient député puis président de la Chambre des députés, à la suite de quoi il se retire de la vie politique.


Il réintègre la vie politique en 2011 après la révolution et devient chef gouvernement. En 2012, il crée son propre parti, Nidaa Tounes, qui remporte les élections législatives de 2014 puis remporte l'élection présidentielle face à Moncef Marzouki.


Son conseiller politique Noureddine Ben Ticha a indiqué très tôt dans la matinée de jeudi que le chef de l'Etat a été transporté à l'hôpital militaire hier dans l'après-midi « sur décision de ses médecins ».


La Constitution tunisienne prévoit deux cas de figure en cas de vacance du pouvoir. Si celle-ci est « provisoire », c’est le chef du gouvernement qui remplace le président, mais « la durée de la vacance provisoire ne peut excéder soixante jours », précise l’article 84 de la Constitution. Si la vacance du pouvoir excède, comme en l’occurrence, les soixante jours ou en cas de démission, de décès ou d’incapacité permanente à exercer le pouvoir, c’est le président de l’Assemblée des représentants du peuple (Mohamed Ennaceur) qui est alors investi des fonctions de président de la République par intérim, « pour une période de quarante-cinq jours au moins et de quatre-vingt-dix jours au plus ». Ce dernier doit ensuite laisser sa place à un nouveau président élu durant son intérim, ce qui laisse donc présager de la nécessité d’une élection présidentielle anticipée.


Des funérailles nationales auront lieu ce samedi 27 juillet. Le gouvernement a décrété un deuil national de sept jours.