Conflit israélo-palestinien : Essebsi et Abbas pour une solution à deux États

 Conflit israélo-palestinien : Essebsi et Abbas pour une solution à deux États

Béji Caïd Essebsi et Mahmoud Abbas le 6 juillet 2017 au Palais de Carthage


Le président de la République Beji Caid Essebsi a réitéré la position de la Tunisie quant à la solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien, « dans les limites des frontières de juin 1967 » et avec Jérusalem comme capitale de la Palestine. Le président tunisien espère marcher sur les platebandes de Bourguiba en marquant son mandat par une avancée dans un dossier bloqué par l’accession au pour de droites dures aux USA comme en Israël.



« La Tunisie soutient toujours la cause palestinienne et aucune solution au conflit palestino-israélien en particulier et au Moyen-Orient en général n'est possible qu'a travers deux Etats », a précisé le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse conjointe avec le président palestinien Mahmoud Abbas le 6 juillet au palais de Carthage.


« La Tunisie suit avec grand intérêt l'évolution de la situation en Palestine qui progresse à pas sûrs, même s'ils sont lents, et que l'occupation israélienne poursuit sa politique du leurre et du fait accompli », a-t-il déploré. C’est la première fois que le président nonagénaire tunisien prend position de façon aussi détaillée sur ce dossier, à mi-mandat de son quinquennat, dans une Tunisie connue pour avoir joué un rôle historique important dans ce conflit, avec l’accueil notamment de l’OLP en 1982, du temps où « BCE » était précisément ministre des Affaires étrangères.


Le président palestinien Mahmoud Abbas a précisé de son côté que ces entretiens avec le président Essebsi ont porté sur les derniers développements politiques et les efforts américains sous la direction du président Donald Trump pour instaurer la paix entre la Palestine et Israël. La bonne volonté de ce dernier est cependant remise en question à l’international, même si le projet de déplacement de l’ambassade US à Jérusalem, l’une de ses promesses électorales, a été récemment suspendu.


Abbas a réitéré à cet égard la volonté de la partie palestinienne de conclure un accord historique sur la base de deux Etats et des frontières de 1967 avec Al Qods (Jérusalem Est) comme capitale de la Palestine ainsi que du règlement des questions du statut final conformément aux résolutions internationales.


Il a mis l'accent à ce propos sur la nécessité de « dissoudre la commission administrative formée par le mouvement Hamas dans la bande de Gaza et permettre au gouvernement d'entente nationale d'être investi et de tenir des élections générales le plus tôt possible », prélude à la réconciliation inter palestinienne. Une mesure vue par certains pays de la région comme obéissant à l’impératif saoudien d’isoler le Hamas.


Abbas a ajouté que son entretien avec Essebsi a porté également sur la décision de réunir la haute commission mixte tuniso-palestinienne avant la fin de l’année en Palestine, et de consolider le partenariat entre les agences de coopération dans les deux pays.


L’homme s’est félicité du « soutien inébranlable de la Tunisie et de ses positions constantes envers la cause palestinienne », relevant le souci partagé des deux pays face à « l'infiltration d’Israël dans le continent africain », soulignant « la nécessité d’œuvrer dans le cadre de l’action commune bilatérale, arabe et islamique pour l’empêcher à gagner encore du terrain ».


Pour rappel, le président palestinien effectue une visite officielle de deux jours en Tunisie où une nouvelle polémique fait rage sur le spectacle du franco-tunisien Michel Boujnah programmé au Festival de Carthage, des activistes antisionistes appelant au boycott voire à l’interdiction du spectacle, et des organisations patronales craignant pour « l’image de la Tunisie » si le spectacle venait à être annulé.


 


S.S