Tunisie. Carthage décide d’intégrer les enseignants suppléants

 Tunisie. Carthage décide d’intégrer les enseignants suppléants

En décidant, en marge de sa rencontre avec le chef du gouvernement Kamel Madouri le 8 janvier 2025, de « clore définitivement le dossier des enseignants supplétifs », le président de la République, Kais Saïed, met fin de façon verticale à un imbroglio qui dure depuis plus d’une décennie.  

 

Cela fait de longues années en effet que le secteur de l’enseignement est particulièrement touché par le fléau du chômage des jeunes diplômés en Tunisie. Sans cesse remis à plus tard au fil des gouvernements successifs, le solutionnement de cette situation a de surcroit pâti du gel des recrutements au sein de la fonction publique. Avec la fin de l’arlésienne, ces enseignants laissés pour compte célébraient ce matin une « grande victoire ».

En émettant un décret ordonnant leur intégration immédiate dans les écoles primaires, les collèges et les lycées relevant du ministère de l’Éducation, Carthage prend cependant un risque selon l’opposition : celui de régler le problème à l’emporte-pièce, certes efficacement mais sans pour autant préciser les contours de la réinsertion de ces profs suite à des années d’inactivité professionnelle. Acheter la paix sociale et juguler le problème des classes surchargées, mais à quel prix, en l’absence de formation continue systématique pour les inactifs ?

« Cette décision s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Etat en attendant une réforme globale du système éducatif, après la mise en place du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement », souligne un communiqué tout en vantant « la noblesse de la fonction d’enseignant, qui exige respect et reconnaissance ».

Le même texte met en valeur « l’importance de la mission d’éduquer les jeunes générations à travers un enseignement national de qualité, car les élèves et les étudiants sont ceux qui porteront le flambeau de l’avenir », mais au-delà des slogans et des effets d’annonce, il reste à savoir les modalités administratives de cette vaste opération de régularisations massives.

 

 Entrée en vigueur dans le JORT

Le décret n° 2025-21 du 8 janvier 2025, relatif à l’intégration des enseignants (instituteurs et professeurs) suppléants dans les écoles primaires, les collèges et les lycées relevant du ministère de l’éducation a été publié sans plus tarder ce jeudi 9 janvier dans le Journal officiel de la République tunisienne.

Selon l’article premier de ce texte de loi, à la date de publication du décret, il est procédé à l’intégration de tous les maîtres et professeurs suppléants exerçant dans les écoles primaires, les écoles préparatoires et les lycées relevant du ministère de l’éducation.

« En date du 1er janvier 2026, il est procédé à l’intégration de tous les maîtres et professeurs suppléants non exerçant à la date de publication du décret, dans les écoles primaires, les écoles préparatoires et les lycées relevant du ministère de l’éducation et ce en faisant référence à la base de données du ministère de l’éducation relative aux chargés de l’enseignement dans le cadre de combler des vacances dans les écoles primaires, les écoles préparatoires et les lycées relevant du ministère de l’éducation à partir du 14 septembre 2006 », lit-on dans le deuxième article du décret.

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