Capture d’un suspect marocain impliqué dans l’attentat du Bardo
Noureddine Naïbi, un ressortissant de nationalité marocaine, suspecté de complicité dans l’attentat meurtrier du musée du Bardo qui avait fait 22 morts le 18 mars dernier, a été arrêté à la frontière tuniso-libyenne. Le ministère de l’Intérieur a livré le 28 mai les détails de cette capture.
Il s’agit du deuxième suspect d’origine marocaine arrêté dans le cadre de l’enquête sur un réseau terroriste aux ramifications internationales. Le 20 mai courant, les autorités italiennes avaient annoncé l’arrestation d’Abdelmajid Touil, un jeune marocain de 22 ans qui avait transité par la Tunisie et qui nie les faits, évoquant l’alibi d’une feuille de présence dans son établissement scolaire le jour de l’attentat.
Hormis les deux assaillants abattus, les quatre autres suspects, tous trentenaires, sont d’origine tunisienne. Né en 1966, Noureddine Naïbi est donc suspecté d’être le cerveau de l’attaque qu’il a pu avoir pilotée à distance.
Une arrestation rocambolesque
Plutôt audacieux, l’homme en fuite aurait tenté de regagner dimanche dernier son pays d’origine par voie terrestre via la Libye puis la Tunisie. Profitant de l’exfiltration d’une cinquantaine de ressortissants marocains dans le cadre de l’évacuation des étrangers du sol libyen en proie aux affrontements entre factions armées libyennes, Naïbi a usé d’une fausse identité pour s’embarquer avec le contingent marocain.
Cela n’a pas empêché les autorités frontalières tunisiennes, en possession d’un portrait-robot, de le reconnaître au poste frontalier de Ras Jedir et de procéder à son arrestation après avoir immobilisé le bus au niveau du checkpoint.
Transféré à Tunis selon des sources sécuritaires, il est actuellement entendu par la brigade antiterroriste de la Garde nationale de l’Aouina, sur ordre d’un juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis.
Une cellule d’une vingtaine d’hommes au total est suspectée d’avoir pensé et exécuté l’attentat du Bardo. Les autorités tunisiennes ont 40 jours pour présenter à l’Italie les preuves de la culpabilité du second citoyen marocain en vue de son extradition.
S.S