Tunisie. Bilan meurtrier sur les routes durant la première moitié du ramadan

 Tunisie. Bilan meurtrier sur les routes durant la première moitié du ramadan

Les accidents de moto ont fait 17 morts sur les routes en Tunisie depuis le début du Ramadan jusqu’au 16 mars 2025. Des données officielles d’un bilan funeste qui reflète la dangerosité du phénomène à la mode des rodéos en groupe, l’inattention due à la baisse des facultés mentales en fin de journée lors du jeûne, mais surtout les risques liés au non port du casque.  

Survenue la semaine dernière sur les routes de Kélibia (nationale 27, gouvernorat de Nabeul) quelques minutes avant la rupture du jeûne, la brutalité de la collision dans la séquence ci-dessus a fait l’effet d’une onde de choc sur les réseaux sociaux en Tunisie. Ayant reçu l’impact de plein fouet, le conducteur d’à peine 26 ans décède sur le coup, tandis que son passager qui se trouve dans un état critique est encore dans les services de réanimation, transporté à l’hôpital régional.

L’incident tragique a alerté l’opinion sur ce « trend » que l’on observe souvent durant le mois du ramadan : des motards mettent leur vie en danger, pensant profiter de routes désertées à l’heure de l’iftar.

 

Le port du casque pas suffisamment entré dans les mœurs

Le colonel Chamseddine Adouani, chef du bureau de coordination et de communication à l’Observatoire national de la sécurité routière (ONSR), a insisté hier lundi sur l’importance cruciale du port du casque pour les motocyclistes. Selon lui, cela réduit le risque de décès et de blessures graves de 88,9%, soit dans quasiment 9 accidents sur 10. Cette statistique souligne l’efficacité du casque comme mesure de protection essentielle pour les usagers des deux-roues.

Dans une déclaration publique, Adouani a également mis l’accent sur l’obligation pour les conducteurs de motocyclettes légères et moyennes de détenir un permis de conduire de catégorie « A ». Cette réglementation a pour objectif de faciliter la circulation des motocyclistes, tout en garantissant le respect des normes de sécurité routière.

Car les derniers chiffres en date restent alarmants : depuis le début du mois de ramadan jusqu’au 16 mars 2023, 65 accidents impliquant des motocyclistes ont été recensés, causant 17 décès. Le taux de gravité de ces accidents s’élève ainsi à 26,15 %, ce qui met en évidence la nécessité de renforcer les mesures de prévention.

A cet égard Adouani a par ailleurs appelé les entreprises de livraison à moto qui fleurissent dans le pays à s’assurer que leurs employés soient munis d’un permis de conduire valide et équipés de casques de protection. Il a aussi rappelé l’importance d’éviter l’utilisation du téléphone portable en conduisant et de rester vigilant pour prévenir les accidents graves.

La même source a ajouté que parallèlement à cela, l’ONSR travaille sur un cahier des charges visant à améliorer la qualité des deux-roues à moteur et des casques disponibles sur le marché tunisien. Des campagnes de sensibilisation seront également déployées sur les médias électroniques et les réseaux sociaux afin d‘informer et éduquer le public sur les bonnes pratiques en matière de sécurité routière qui sont manifestement loin d’être une évidence à ce jour pour de nombreux usagers.

Selon des chiffres récents de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurance (FTUSA), 90% des motos circulant sur le territoire tunisien ne bénéficient pas d’un contrat d’assurance deux roue. Sur un total de 2 millions de motos recensées dans le pays, 140 000 seulement seraient ainsi assurées.

Toujours selon les chiffres de l’ONSR, les 134 accidents de la route enregistrés durant la première moitié du mois de Ramadan 2025 (du 1er au 15 mars) incluant cette fois les automobiles ont fait 44 morts et 192 blessés, beaucoup étant dus à la somnolence au volant.

Depuis le début de l’année en cours au 16 mars courant, l’ONSR a enregistré un nombre total de 840 accidents qui ont certes enregistré une baisse de -30,58% par rapport à la même période de l’année dernière. Ils ont fait 215 morts et 1116 blessés sur les routes de Tunisie.