Bientôt une marche nationale pour l’égalité dans l’héritage
Une « coalition nationale pour l’égalité dans l’héritage » regroupant plusieurs associations féministes, des ONG nationales et internationales ainsi que des syndicats vient de prendre forme. Son premier objectif : appeler, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, à une marche nationale pour l’égalité dans l’héritage le 10 mars prochain.
Placée sous le mot d’ordre « l’égalité, un droit, pas un privilège », cette marche pour l’égalité dans l’héritage vise selon ses organisateurs à lever un des obstacles encore en vigueur contre l’égalité pleine et entière entre les hommes et les femmes, principe désormais inscrit dans la Constitution du 27 janvier 2014, mais qui fait toujours débat sociétalement parlant.
« Ce principe vise, dans la continuité des luttes historiques du peuple Tunisien pour la dignité comme des combats du mouvement des femmes et de générations de Tunisiennes et de Tunisiens pour les droits et la liberté, à mettre la dernière touche à l’édification de l’égalité entre les citoyennes et les citoyens. Une pierre de taille sur le chemin de la démocratie et de la justice sociale dans notre pays ». C’est donc bien sur un terrain largement symbolique que s’inscrit sciemment le mouvement.
Même Bourguiba n’avait pas osé : un dernier tabou à faire tomber
Ses organisateurs ajoutent : « Notre marche pour l’égalité successorale n’est ni utopie, ni hérésie. Le débat public – ouvert depuis la première moitié du XX siècle avec Tahar el Haddad commence aujourd’hui à trouver écho sous la poussée des valeurs de dignité, d’égalité et de justice sociale en partage tout comme des luttes sociales contre les discriminations, la pauvreté et sa féminisation. »
Pour rappel, l’égalité des parts successorales est depuis près d’une année maintenant une proposition de loi, émanant de la présidence de la République, à l’examen de l’Assemblée des Représentants du peuple.
Forte de cet élan législatif, la Coalition entend être ouverte à « toutes les entités qui veulent s’y joindre », et se mobiliser dans cet intervalle de temps pour appeler et organiser une marche nationale dont le trajet, lui-même symbolique des luttes en vue de la Constitution de 2014, ira de la Place Bab Saâdoun au Palais du Bardo, siège de l’Assemblée des représentants du peuple, samedi 10 mars 2018, soit deux jours après la Journée internationale des droits des femmes.
Seif Soudani
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