Base US, renseignement, antiterrorisme… quand la communication gouvernementale peine à convaincre

 Base US, renseignement, antiterrorisme… quand la communication gouvernementale peine à convaincre

Drone US de type « Reaper »


Des informations récurrentes de sources américaines, dont le Washington Post dans son édition en ligne d’hier 26 octobre, se font de plus précises quant à l’utilisation par les Etats-Unis d’une base pour drones militaires installée au sud de la Tunisie pour mener des opérations contre l’Etat Islamique, tandis que les officiels tunisiens continuent de démentir. « Des démentis ridicules », selon les internautes.




 


Ainsi le Washington Post indique que selon des fuites en sa possession, « le Pentagone a élargi son réseau mondial de bases de drones en Afrique du Nord, en déployant des avions sans pilote ainsi que du personnel militaire américain en Tunisie, et ce pour effectuer des missions d'espionnage dans la Libye voisine ».


Les drones de dernière génération baptisés Reaper Air Force auraient d’après cette source commencé à voler sur la base tunisienne à la fin juin 2016, et auraient joué un rôle clé dans la récente offensive américaine aérienne contre un bastion de l'État islamique en Libye.


L'administration Obama avait en effet appelé, dans le cadre d'une stratégie de sécurité pour l'ensemble de la région MENA, à placer les drones et de petites équipes d'opérations spéciales afin de contrer, à distance, tout ce qui pourrait constituer une menace pour les intérêts US.


 


« Etat de déni »


Mais Belhassen Oueslati, porte-parole du ministère de la Défense nationale, a encore démenti ces informations hier mercredi, ne confirmant pour sa part que le fait que « la Tunisie a pris récemment réception d’avions reconnaissance et de surveillance ainsi que des drones acquis dans le cadre d’un partenariat avec le gouvernement américain ».


Idem pour le ministre de la Défense nationale, Farhat Horchani, pour qui « la Tunisie veut initier l’armée nationale à l’usage de ce matériel pour surveiller les frontières sud et détecter tout mouvement suspect ».


Ces acquisitions ont pour objectif d’apporter un appui aérien aux unités terrestres et maritimes de l’armée nationale particulièrement en matière contrôle des frontières et de lutte contre le terrorisme, a-t-il expliqué, catégorique, à l’agence TAP.


Le ministre précise que « c’est dans ce même contexte que des experts américains et allemands sont, actuellement, en train d’étudier le processus d’installation du système de surveillance électronique sur les frontières sud-est tuniso-libyennes.


 


A Jendouba, confusion sur le sort de deux ressortissants américains


Le même jour, la brigade anti-terroriste d’al-Gorjani a décidé hier de maintenir en liberté deux individus de nationalité américaine, suspectés de « préparation d’actes terroristes », tout en poursuivant l’enquête sur les motifs de leur présence sur le sol tunisien depuis près d’une année et demie.


Cette décision a été prise en coordination avec le ministère public et le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, a déclaré le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis et du Pôle judiciaire, Sofien Selliti.


Le ministère public de Jendouba, territorialement compétent, avait décidé mardi de transférer le dossier à la brigade anti-terroriste, contrairement à ce qui a été relayé au sujet de leur arrestation puis leur relaxation, explique le porte-parole.


Selon Selliti, les deux individus ont été ensuite entendus mercredi par la brigade des recherches, avant de conclure que les ordinateurs et les téléphones portables des suspects ne comportent aucune séquence vidéo, enregistrement ou photographies glorifiant Daech, contrairement à ce qu’avait annoncé précipitamment la chaîne al-Jazeera.


Les deux américains avaient initialement été entendus par la police judiciaire suite à la déposition, le 24 octobre courant, d’un citoyen à Jendouba signalant la volonté de deux individus en question de louer une maison à son nom. Les deux ressortissants US sont frères et résident à l’Ariana depuis août 2015. L’un d’eux est marié à une tunisienne ancienne résidente en Syrie, interrogée à son tour. Ils ne se sont rendus à Jendouba que depuis quatre jours.


Selliti a par ailleurs indiqué que l’enquête préliminaire menée par la police judiciaire a révélé que les deux individus « n’ont aucun lien avec des organisations terroristes et ne comptent pas appliquer la Charia, contrairement à ce qui circule sur les réseaux sociaux et les médias nationaux et étrangers ».


Cependant, une vidéo du journal TV local de la ville de l’Etat du Michigan sont originaires les deux hommes de 31 et 32 ans jette le trouble sur leur profil psychologique. Un reportage revient en effet sur leurs antécédents judiciaires conjugaux du frère aîné Nathan Lawwill décrit comme dangereux.


 


S.S