Baisse de 80% des migrants vers l’Italie ?

 Baisse de 80% des migrants vers l’Italie ?

Image strettoweb


Des statistiques publiées par le ministère de l’Intérieur italien indiquent que le nombre global de migrants aurait fortement baissé, notamment en provenance de Tunisie, passant de 98.000 en 2017 à environ 20.000 sur la même période cette année. Le nombre de migrants Tunisiens a néanmoins explosé durant la même période.


 



 


Relayées par le site web italien strettoweb, les chiffres mis à jour sont déclinés comme suit :


Si les Tunisiens restent toujours les plus nombreux (3.718), suivis des Erythréens (2.897), des Soudanais (1.595), et les nigérians (1248) et la Côte-d’Ivoire… leur nombre a cependant baissé de 80% par rapport à l’année écoulée, selon la communication du ministère du turbulant Matteo Salvini (Ligue du Nord) qui s’en félicite.  


Des chiffres trompeurs donc, paradoxaux en pourcentage, puisque le nombre de migrants « irréguliers » tunisiens a quant à lui explosé (+ ~500%).


 


Malte propose de construire des centres d’accueil en Tunisie


Pour juguler davantage cette tendance, le chef du gouvernement maltais, Joseph Muscat, a proposé le 27 août d’« héberger les migrants clandestins voulant rejoindre l’Europe en Tunisie et en Egypte », ce qui n’a pas manqué de déclencher une polémique en Tunisie.


Muscat propose qu’en contrepartie, ces deux pays « reçoivent des avantages économiques » en vue de les y aider. « Nous devons convaincre des pays comme la Tunisie et l’Egypte pour nous aider. Outre les millions d’euros que nous pourrons leur accorder, ces pays auront également la possibilité d’accéder au marché européen », a encore déclaré le Chef du gouvernement maltais dans une déclaration sur une radio locale.


Une déclaration en phase avec la politique du ministre italien de l'Intérieur Salvini qui avait a déclaré le 3 août dernier que le gouvernement italien envisageait d'allouer au moins 1 milliard d'euros au Maroc, à l'Algérie et à la Tunisie pour combattre l'immigration illégale.


 


Réticences du gouvernement Chahed


Le gouvernement tunisien avait pour sa part exprimé son refus catégorique de construire des centres d’hébergement pour les migrants sur son territoire, via le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaïes Jhinaoui. Les tensions avec Bruxelles ont récemment augmenté lors de la crise des migrants de Zarzis, qui ont fini par obtenir leur ticket d’entrée en Tunisie après plusieurs jours de séjours en mer, sous la pression de la société civile.


Pendant cette crise, Adel Jarbouï, secrétaire d’Etat chargé de la migration, avait appelé les partenaires européens à « fournir les efforts nécessaires afin d’encadrer les migrants clandestins tunisiens qui se trouvent en Europe ».


Une manière pour le responsable tunisien de mettre les autorités européennes face à leurs responsabilités. Quatre cadavres de migrants tunisiens avaient été repêchés au large de Zarzis le 22 août dernier, et 40 migrants interdits d’accès dans les ports italiens et maltais, dont deux femmes enceintes, ont été secourus par un navire commercial.


Le nombre de migrants assistés par l’Organisation Internationale pour les Migrants (OIM) depuis la Tunisie dans le cadre de leur retour volontaire et leur réintégration représente à la mi-2018 566 migrants selon un dernier rapport, dont 36% de femmes âgées entre 20 et 29 ans, sachant que 28 nationalités ont été assistées par l’OIM.


 


Seif Soudani


 


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