Avoirs nets en devises : la BCT se veut rassurante

 Avoirs nets en devises : la BCT se veut rassurante


Les avoirs nets de la Tunisie en devises se sont appréciés tout récemment de manière notable, en passant de la capacité de couvrir à peine 80 jours d’importations à la fin de la semaine dernière, à 91 jours d’importations au 16 juillet courant, ce qui permet à la Banque centrale tunisienne de se prévaloir d’être au-delà du « seuil de sécurité » (90 jours), pour la première fois depuis plusieurs mois.


Afin de comprendre l’importance de ce seuil fatidique des 90 jours, il faut savoir que pour les pays tiers bailleurs de fonds, les agences de notation et autres investisseurs, un pays dont les avoirs sont inférieurs à ce seuil est considéré comme incapable d'honorer ses engagements financiers extérieurs.


Cela explique en partie que, fin juin dernier, l’agence Fitch avait alors maintenu la note souveraine de la Tunisie à « B+ » quant au crédit souverain à long terme, mais « assortie d’une perspective négative », et ce malgré des prévisions de croissance moyenne du PIB de 3% entre 2019 et 2021, émises par la même agence, contre 1,8% les trois années précédentes.


 


Des prêts pour rembourser d’autres prêts


Début juillet 2019, la Tunisie a réussi à lever 700 millions d’euros (environ 2270 millions de dinars), lors de sa dernière sortie sur les marchés internationaux. Une opération qui intervient par ailleurs après l’obtention de la cinquième tranche de l’accord de facilitation élargie auprès du Fonds monétaire international (FMI).


Mais certains économistes dont Moez Joudi rappellent que, contrairement à ce que laisse penser le satisfécit affiché par le gouvernement, ce crédit supplémentaire est « tout sauf un succès », étant donné qu’il servira en l’occurrence au remboursement in extremis d’un autre emprunt, mais à des taux encore plus élevés. En clair, une spirale du surendettement à l’échelle étatique.  


Dans son communiqué d’hier mardi, la BCT précise que l’augmentation des ressources en devises du pays est due à la relance du secteur du tourisme ainsi qu’à « une récolte record enregistrée dans le secteur de la céréaliculture », dont les produits comptent traditionnellement parmi les principaux aliments importés par la Tunisie.


Selon les données de la BCT, la valeur des billets et des chèques échangés ont atteint hier 12,9 milliards de dinars, tandis que le volume global de refinancement s’élève à 15,2 milliards de dinars et le compte courant de la trésorerie est à 203 MD.


Plus généralement, l’appréciation des avoirs nets en devise constitue l'une des raisons principales de la convalescence relative du dinar tunisien face à l’euro, en s’établissant désormais aux alentours de 3,20dt pour 1 euro, après avoir connu des pics jusqu'à 3,47dt début 2019. 


 


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