Augmentations salariales : vers une sortie de crise ?
« Des propositions concernant les majorations salariales dans la fonction publique ont été adressées à la centrale syndicale, en marge de la séance de négociations qui s’est tenue le 27 décembre. Nous attendons toujours la réponse de l’UGTT », affirme le chef du gouvernement, Youssef Chahed.
« En clair, nous souhaiterions que cette grève prévue le 17 janvier dans le secteur public et de la fonction publique soit annulée », déclare Chahed, conscient des dommages y compris politiques qu’entraînerait cette grève, qui sera rappelons-le précédée par la grève générale dans la presse et les médias décidée par le SNJT 3 jours plus tôt, le 14 janvier 2019.
Le ministre des Affaires Sociales, Mohamed Trabelsi a pour sa part, fait savoir que la séance de négociations entre les deux parties a duré près de 4 heures, précisant que l’UGTT a promis de les examiner.
Quant au dossier des enseignants du secondaire, Trabelsi a indiqué que les négociations qui se déroulent actuellement dans le secteur de la fonction publique « concernent plusieurs secteurs dont l’éducation, la santé, les finances, ainsi que la Poste ».
« Entre 40 et 80 dinars »
Concernant enfin le boycott des examens du secondaire, il a fait savoir qu’aucune partie n’a le droit d’exercer du chantage sur le gouvernement, ajoutant que toutes les parties sont tenues à assumer leurs responsabilités. En début de semaine, le ministre de tutelle Hatem Ben Salem avait fait le constat que le premier trimestre scolaire était considéré comme « blanc », donc non comptabilisé pour l’année scolaire en cours…
Le ministre des Affaires Sociales Mohamed Trabelsi a en outre affirmé que le gouvernement a proposé une augmentation entre 40 et 80 dt comme « première initiative ». Une base que les syndicats estiment faible. Une augmentation qui coûtera la bagatelle de près de 400 millions de dinars à l’Etat.
L’UGTT souhaite parvenir à un accord avant le 17 janvier
Maintenant la pression, le secrétaire général de l’UGTT Nourredine Taboubi a lui aussi fait part de son souhait de parvenir à un accord concernant les augmentations salariales dans la fonction publique avant le 17 janvier prochain.
Présidant la conférence des cadres syndicaux de l’union régionale du travail à Tunis, Taboubi a indiqué que les séances de négociations restent « en deçà des attentes des agents de la fonction publique et de l’administration tunisienne » et que la situation dans le pays ne peut plus attendre davantage.
Le leader syndical a rappelé que les Tunisiens sont « parmi les moins bien payés dans le monde selon le classement des salaires par pays dans lequel la Tunisie occupe la 102e place sur un ensemble de 115 pays », estimant qu’on ne peut parler de productivité ni de la valeur du travail face à pareille réalité.
Il a réitéré sa détermination à poursuivre l’action de militantisme en dépit des « tentatives visant à diaboliser l’UGTT », la centrale syndicale tunisienne ayant la particularité historique de ne se limiter à l’aspect social, a-t-il rappelé, faisant valoir son statut de partenaire dans l’édification de l’Etat moderne, la réalisation des objectifs de la révolution et la défense de la souveraineté de la Tunisie.