Augmentation des prix à la consommation : malgré la fronde, le gouvernement persiste et signe
Le gouvernement n’a pas l’intention de se rétracter ou de revenir sur les augmentations des prix décidées dans le cadre de la loi des finances, « d’autant que ces augmentations n’ont pas concerné les produits subventionnés », a affirmé aujourd’hui vendredi le ministre du Commerce Omar Béhi, lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale. Une déclaration considérée comme « une provocation » par le mouvement « Fech Nestanew » qui repart de plus belle.
Pour justifier cette décision, Béhi avance que : « dans un pays démocratique, on ne peut revenir sur des décisions qui ont fait l’objet d’un long débat lors de l’adoption de la loi de finances, ajoutant que le manque de légumes et fruits est dû au choix fait par l’Etat de consacrer les eaux des barrages à la consommation courante et non pas à l’irrigation, en raison de la sécheresse ».
Pas de baisses, mais quelques concessions
Le ministre affirme néanmoins par ailleurs que la campagne nationale de contrôle des produits subventionnés (circuits de distribution du sucre et huile végétale) engagée le 10 janvier 2018, aurait déjà permis de saisir près de 107 tonnes de sucre et 9230 litres d’huile végétale, et que le département prépare actuellement un projet de loi qui prévoit des sanctions pénales contre tous ceux qui s’adonnent à des pratiques non concurrentielles dans le commerce des produits subventionnés destinés à subvenir particulièrement aux besoins de la famille tunisienne.
En Tunisie, les subventions des produits de base s’élèvent à 1570 millions de dinars en 2018 et sont destinées aux céréales, à l’huile végétale et au sucre, a-t-il rappelé, notant que son ministère a pris des mesures pour permettre de s’approvisionner en sucre et en huile végétale dans les grandes surfaces précisant que la coordination est en cours avec les grandes surfaces afin d’offrir le sucre en vrac dans leurs différents points de vente outre l’intensification du contrôle des produits subventionnés, dont une partie quitte illégalement le pays vers la Libye voisine.
Seif Soudani
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