Attentat-suicide à Tataouine, un mode opératoire inédit
Quatre gardes nationaux ont trouvé la mort dans un attentat-suicide hier mercredi après-midi à Smar, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu du gouvernorat de Tataouine, a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un bilan définitif. Il s’agit du deuxième attentat adoptant ce mode opératoire en moins de six mois, après celui ayant visé la garde présidentielle le 24 novembre 2015.
Les dépouilles des quatre gardes nationaux tués mercredi après-midi ont été transférées à l’hôpital régional de Tataouine.
On apprend aujourd’hui jeudi l’identité des victimes : il s’agit du lieutenant Nidhal Trabelsi (Béja), chef d’une brigade de gardes-frontières, du lieutenant Khaled Ltifi (Kasserine), chef d’une brigade d’intervention, du Sergent-chef Khélifa Dhoui (Gabès) et du Sergent-chef Islem Zouari (Le Kef).
Le kamikaze s’est fait exploser à proximité de l’unité de la Garde nationale lors d’un échange de tirs avec les gardes nationaux, a précisé le département dans un communiqué, ajoutant qu’un deuxième djihadiste a été tué dans l’opération.
« Les terroristes auraient fait usage d’armes lourdes de type RPG », apprend-on de même source. Sur les réseaux sociaux, des photos du corps mutilé du kamikaze ont encore une fois largement circulé.
La garde nationale avait été mise sur la piste de ce groupe terroriste dans la région suite à des renseignements recueillis le même jour dans le cadre d’une opération lancée dans la matinée du 11 mai, à El Mnihla (gouvernorat de l’Ariana près de la capitale), pour traquer des « terroristes qui ont convergé vers le nord du pays pour planifier des attaques simultanées ».
Deux terroristes ont été abattus et seize autres appréhendés dans l’opération d’El Mnihla, ce qui porte à huit morts le bilan de cette journée particulièrement meurtrière. L'épisode de Mnihla qui a duré de longues heures où des coups de feu d’armes d’assaut ont été entendus en plein milieu urbain montre que le pays est loin d’en avoir fini avec la menace terroriste, malgré l’incarcération récente de centaines de suspects dont la plupart sont encore en détention préventive.
S.S