Attentat de Ghardimaou: BCE convoque le Conseil de sécurité

 Attentat de Ghardimaou: BCE convoque le Conseil de sécurité

Béji Caïd Essebsi au chevet de l’un des soldats blessés


Alors que le pays vit toujours au rythme des funérailles et des réactions à l’attaque terroriste sanglante qui a fait 6 morts à Ghardimaou dans les rangs de la Garde nationale, la classe politique se cherche une sortie de crise, dans les deux branches de l’exécutif. Que peut-on en attendre, au-delà des effets d’annonce ?


Le président de la République Béji Caïd Essebsi a convoqué ce matin mardi 10 juillet le Conseil de sécurité nationale pour une réunion d’urgence. Elle sera consacrée à l’audition du Commandant en chef de la Garde nationale, de témoins oculaires de l’attentat ainsi que d’experts, a précisé Aïda Klibi, chargée de communication à Carthage.


 


Etablir les responsabilités


Selon Klibi, l’objectif est de « clarifier pleinement les circonstances de l’attaque terroriste survenue dimanche à Ain Soltane dans le gouvernorat de Jendouba et d’avoir une vue d’ensemble de la situation ».


L’évaluation qui sera faite aujourd’hui permettra de pallier les points faibles s’ils existent, a assuré le président de la République qui a tenu à rassurer les Tunisiens que « leurs intérêts sont entre de bonnes mains ». En clair, il s’agira de déterminer les responsabilités, au moment où de nombreux observateurs de la scène politique tunisiennes pressentent des mesures spectaculaires de Béji Caïd Essebsi, et où le consensus avec Ennahdha a été officieusement mais définitivement rompu, sous la pression du clan du fils du président Hafedh Caïd Essebsi.


Béji Caïd Essebsi s’était rendu hier lundi à l’hôpital militaire de Tunis pour s’enquérir de l’état de santé des gardes nationaux blessés dans l’attaque dont certains ont frôlé l’amputation. Un choix critiqué par l’opposition qui souligne que le président n’a pas pris la peine ni de réagir plus tôt, dans la journée de dimanche, ni de faire le déplacement à Jendouba ou auprès de leurs familles.


Dans une déclaration aux médias à l’issue de cette visite, il a appelé les Tunisiens à être « solidaires et unis pour surmonter les épreuves et la discorde », tout en saluant la mémoire des membres de la Garde nationale « tombés en héros ».


A propos de l’attaque elle-même, Béji Caïd Essebsi a relevé qu’il est difficile de contrôler une zone montagneuse « en un laps de temps court », affirmant que le terrorisme est relativement sous contrôle dans les villes depuis fin 2015 après les attaques du Bardo, de Sousse et contre la garde présidentielle à Tunis.


Plus ferme encore le chef du gouvernement Youssef Chahed a déclaré dans la foulée de son ministre de l’Intérieur par intérim que « les agents de la Garde nationale seront vengés le plus tôt possible », critiqué à son tour par ses détracteurs qui estiment que l’opinion publique attend de l’Etat autre chose que la spirale de la loi du talion.  


 


Seif Soudani


 


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