Ali Larayedh innoncenté dans l’affaire de la chevrotine de Siliana

 Ali Larayedh innoncenté dans l’affaire de la chevrotine de Siliana

Ali Larayedh


Le Tribunal militaire de première instance du Kef a décidé de clore l’instruction autour des évènements dits de la chevrotine à Siliana, et de traduire seulement quatre agents des forces de l’ordre devant la chambre d’accusation de la cour d’appel militaire au Kef. « Un dénouement équitable, qui intervient après 6 ans de calomnie », selon la défense de l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Larayedh, de facto dédouané de toute responsabilité dans l’affaire.


L’avocate des victimes Me. Leila Haddad a précisé dans la foulée de ce verdict que les quatre policiers sont accusés d’« agression entrainant une invalidité à 20% et de violence exercée par un employé public en fonction sans motif ». Les syndicats des forces de l’ordre avaient au moment des faits évoqué le « manque de moyens » de répression graduelle qui les avait conduits à utiliser les fusils à chevrotine, dont l’usage est interdit dans d’autres pays, face à la charge des civils qui avaient pris d’assaut le siège du gouvernorat de Siliana.   


Me. Haddad a par ailleurs affirmé qu’elle a aussitôt fait appel de ce jugement étant donné que la défense des victimes civiles considère qu’il s’agit plutôt d’une « tentative d’assassinat ». Elle a dénoncé d’autre part le fait que les cadres du ministère de l’Intérieur, le directeur général de la sûreté nationale, le directeur général des unités d'intervention, le chef du district et le gouverneur de Siliana, en exercice au moment des faits, n'aient eux non plus pas été inquiétés, « contrairement aux exécutants ».


Un dossier extrêmement politisé


Pour rappel, en 2012, les forces anti-émeute avaient eu recours à la chevrotine pour disperser des manifestants à Siliana, leur causant plusieurs blessures graves y compris aux yeux et au visage. Plusieurs acteurs de la scène ont fait porter la responsabilité de cette agression au ministre de l’Intérieur d’Ennahdha, aujourd’hui député, sur fond de querelles idéologiques.


Un épisode qui avait coûté cher politiquement à la troïka de l’époque, et qui continue d’alimenter les clivages entre conservateurs et syndicalistes de l’UGTT ayant fait de ce dossier une affaire de prime importance historique, au même titre que les assassinats qualifiés de politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahem durant l’année suivante.


Dans son dernier entretien télévisé en date du 18 septembre courant, le président de la République Béji Caïd Essebsi avait déclaré « ne pas douter du patriotisme d’Ali Larayedh et des sacrifices qu’il a concédés dans l’exercice de sa mission ».


 


S.S