Tunisie. Affaire de l’évasion des terroristes : 10 nouveaux mandats de dépôt
Avocat de plusieurs agents pénitentiaires de la prison de la Mornaguia, Mokhtar Jemai a indiqué le 16 novembre 2023 que pas moins de neuf mandats de dépôt ont été émis à l’encontre d’agents dont l’enquête aurait pu déterminer qu’ils étaient impliqués dans l’évasion des cinq djihadistes parmi les plus dangereux du pays incarcérés dans la même prison. L’épouse de l’un d’eux a également été placée sous mandat de dépôt.
Maître Mokhtar Jemai a néanmoins souligné que le nombre des mandats de dépôt pourrait cependant être revu à la hausse. « Les agents impliqués sont accusés de crimes conformément à la loi antiterroriste, dont l’association de malfaiteurs, l’appartenance à une organisation terroriste, et l’atteinte aux biens publics… ».
Ainsi, dans le cadre de la double enquête administrative et pénale dans l’affaire de l’évasion de cinq terroristes de la prison civile de la Mornaguia, quelque 18 agents et cadres pénitentiaires, dont le directeur de la prison, avaient été placés en garde à vue, jusqu’au lundi 13 novembre 2023. La spectaculaire évasion avait aussi coûté son poste au directeur central des renseignements généraux.
Le 31 octobre dernier, cinq terroristes dont deux impliqués dans les assassinats politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi avaient pour rappel fui la prison civile de la Mornaguia. Il s’agit de Nader Ghanmi, Alaeddine Ghazouani, Ameur Belâzi, Raed Touati et Ahmed Melki (alias Al Somali). Un premier évadé, Al Somali, a été capturé le 1er novembre 2023, à la Cité Intilaka. Les quatre autres, retranchés à Djebel Boukornine, ont été arrêtés une semaine plus tard.
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Mandat de dépôt contre l’épouse d’un des terroristes
Le juge d’instruction du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a par ailleurs émis un mandat de dépôt contre l’épouse d’un des cinq terroristes qui se sont évadés de la prison civile d’El Mornaguia, pour sa complicité présumée dans la logistique de l’opération d’évasion, apprend-on de source judiciaire aujourd’hui, vendredi.
Selon cette source, les agents de l’Unité de la police judiciaire chargée d’enquêter sur les circonstances de l’évasion des terroristes ont reçu des informations selon lesquelles l’épouse a pris contact avec son mari, qu’elle l’a couvert pendant son évasion de prison et qu’elle a même pu lui rendre visite dans sa cachette en pleine cavale.