Accord entre le gouvernement et le syndicat des journalistes

 Accord entre le gouvernement et le syndicat des journalistes

Photo de famille à l’issue de la signature de l’accord à la Kasbah


Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) annonce l’annulation de la grève générale dans le secteur de l’information, initialement prévue le 14 janvier prochain. Un nouveau cadre juridique entend régir un secteur encore en pleine mutation.


L’annulation de la grève intervient consécutivement à la signature d’un accord-cadre ainsi que d’un accord relatif à un projet immobilier préférentiel de 34 hectares de logements sociaux au profit des journalistes, conclu entre le président du SNJT Néji Bghouri et le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi.


Se composant de pas moins de 36 articles, l’accord-cadre qualifié d'"historique" par la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a également été signé par plusieurs patrons de presse et de fédérations patronales, mais aussi par le président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), Nouri Lajmi, équivalent du CSA français et créé deux ans après la révolution, en mai 2013.

 


Un secteur de la presse toujours en phase d’auto-régulation


L’accord en question porte aussi organisation du secteur de l’information, définit les critères de recrutement dans le secteur et fixe un plafond salarial. Il définit également les droits matériels et moraux des journalistes, détermine les différentes formes de contrats envisagés avec les établissements médiatiques et organise d’une manière plus générale le travail journalistique.


Autre volet de l’accord, il définit en outre les mesures disciplinaires et fixe les garanties à apporter à la liberté de conscience et à la déontologie de la profession, conformément à l’esprit de la nouvelle Constitution.


En vertu de cet accord, tout établissement médiatique s’engage notamment à respecter le droit syndical, à éviter toute pression qui risque de compromettre la liberté du journaliste et à définir les modalités de l’action syndicale au sein des établissements médiatiques.


« Cet accord est un événement historique dans le secteur de l’information », s’est félicité le président du SNJT lors d’une conférence de presse donnée à l’issue de la signature des accords. Un texte qui vient rompre avec la pauvreté et la marginalisation que vivent plusieurs journalistes », a-t-il affirmé.


Selon Bghouri, le Syndicat va se pencher au cours de la période à venir sur le projet d’instauration d’un Conseil de la presse ainsi que sur l’examen de l’idée de création d’un centre de sondage d’opinion afin de mettre un terme à toute forme de manipulation dans le secteur toujours critiqué en Tunisie pour un certain manque de rigueur.  


Pour le président de la HAICA, cet accord va « barrer la route à certains établissements médiatiques qui ne respectent pas la déontologie de la profession, particulièrement ceux qui exercent dans le secteur de l’audiovisuel », précise-t-il.


Quant au ministre des Affaires sociales, il a réaffirmé de son côté l’engagement de l’Etat à instaurer un climat favorable à la liberté de la presse et à garantir les droits sociaux du journaliste, « de sorte de lui permettre de s’acquitter pleinement de sa mission et préserver les acquis en matière de la liberté de la presse », souvent décrit comme seul acquis tangible de la révolte de 2011.


 


Fonction publique : l’ultimatum de l’UGTT au gouvernement


Pas d’accord en revanche en ce qui concerne la fonction publique et les autres corps de métier. « Le 14 janvier sera la date limite des négociations avec le gouvernement autour des majorations salariales dans la fonction publique et nous ne sommes pas encore parvenus à un accord », a souligné jeudi Hfayedh Hfayedh, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail.


« Le gouvernement a proposé des majorations en deçà de nos attentes puisqu’elles varient entre 70 et 130 dinars », a-t-il précisé dans une déclaration aux médias en marge de sa participation à une commission administrative régionale préparatoire à la grève générale dans la fonction publique et le secteur public, prévue pour rappel le 17 janvier prochain.