A Tunis, manifestation tendue contre le bombardement d’Alep
Des manifestants tunisiens et syriens anti régime résidents à Tunis se sont rassemblés mercredi 4 mai 2016 devant le Théâtre municipal, Avenue Habib Bourguiba, pour dénoncer le massacre des civils à Alep qui prend pour cible depuis plusieurs jours les habitations, les hôpitaux et les cliniques de la ville. La manifestation a été perturbée par quelques provocateurs nationalistes pro régime. Après quelques échauffourées, la police a dû intervenir pour séparer les deux camps. Reportage photo
Pancartes rouges symbole de la campagne « #Alep_brûle », affiches de victimes syriennes ensanglantées sous les gravats, et slogans anti Bachar al Assad. A priori rien ne prédisposait le rassemblement à être perturbé, car on pourrait croire que la cause humanitaire des civils est d’ordre universel. Mais très vite, les provocations commencent : « Le drapeau syrien a deux étoiles », lance un passant irrité, allusion au drapeau loyaliste.
Un jeune brandit une pancarte pro Hassan Nasrallah et Bachar al Assad, « héros de la nation ». Des manifestants le lui arrachent aussitôt. Plusieurs jeunes venus des cafés d’en face, la plupart appartenant aux mouvements de gauche nationaliste, vont ensuite se rapprocher de la foule compacte, tentant de couvrir les slogans pro révolution syrienne par d’autres plus sonores, pro régime, employant des intimidations et des méthodes fascisantes. Les deux camps en viennent aux mains et aux affrontements physiques. Présente en nombre dans l’allée centrale de l’Avenue, la police laisse faire.
Un drapeau russe est même confisqué aux nationalistes, piétiné puis déchiré. Avec plusieurs minutes de retard, la police s’interpose passivement en stationnant un véhicule pour séparer les deux groupes.
Depuis le Forum Social Mondial et les premiers affrontements de ce type en marge du conflit syrien, rien n’a changé entre pro et anti régime. Pis, les soutiens du régime se sont radicalisés au point d’approuver cyniquement le massacre d’Alep. La propagande de guerre fait le reste, chacun imputant les bombardements aériens au camp adverse.
Le récent bombardement d'Alep a touché plus de 500 habitations, faisant près de 350 victimes civiles dont 80 enfants.
S.S