A 69,5% du PIB, la dette publique atteint des niveaux préoccupants
La dette publique de la Tunisie atteint à fin 2017, à 69,5% du PIB contre 61,9% pour l’année 2016, d'après la brochure de la dette publique qui vient d’être publiée par le ministère des Finances, sur son site web. Un seuil qualifié d'alarmant par les experts qui jugent qu'aucun plan de sauvetage n'est dorénavant possible.
L’encours de la dette publique est passé de 55 921 millions de dinars pour toute l’année 2016, à 67 256 MD fin 2017. La dette extérieure s’est quant à elle établie en novembre 2017, à 46 803,7 MD (48,35% du PIB). Elle se décline comme suit : 50 % de dettes multilatérales, 14% de dettes bilatérales et 36% de dettes contractées auprès du marché financier international.
« Un niveau de la dette limite les possibilités de sauvetage de l'économie"
Inquiet à propos du niveau atteint par la dette publique, l’économiste Ezzedine Saïdane, estime que « le niveau de la dette publique est l'un des indicateurs essentiels de la situation économique et financière du pays. Or, suite à la baisse importante de la valeur du dinar tunisien, le service de la dette (la somme des échéances de l'année en principal et intérêts) a beaucoup augmenté et devient un lourd fardeau pour le budget de l'Etat. La loi des finances 2018 prévoit à cet effet, un service de la dette de 8 500 MD et un besoin de financements (crédits nouveaux) de 9 500 MD. La Tunisie est ainsi, arrivée à une situation où elle emprunte pour rembourser les dettes anciennes et non pas pour investir », déplore-t-il.
Tout cela impacte durement le rating et la note souveraine de la Tunisie et « rend les possibilités de sauvetage de l'économie nationale de plus en plus limitées », en déduit l’économiste. A titre de comparaison, la dette publique du Maroc s’établit à 65.5 % du PIB en 2017.
Seif Soudani