Tunis : Un extrémiste tente d’attaquer des policiers à l’arme blanche
La scène surréaliste est filmée sous plusieurs angles de caméra de smartphones : vendredi en fin d’après-midi, armé d’une hache et d’un couteau, un homme d’une trentenaire d’années tente d’attaquer des policiers postés aux abords du ministère de l’Intérieur, en plein centre-ville de Tunis. Il est blessé par balle, immobilisé par des tirs de balles en caoutchouc.
« Il avait un couteau dans une main et une hache dans l’autre et il courait vers l’entrée du ministère (de l’Intérieur) en criant Allah Akbar » relate l’un policier pris pour cible. Incrédules, les passants curieux pensent d’abord avoir affaire à un forcené et tentent de le dissuader d’avancer vers ce centre névralgique qu’est le QG administratif des forces de sécurité. Mais l’intention du trentenaire devient claire lorsqu’il enjambe les rangées de barrières de sécurité.
En le voyant approcher à grands pas, des policiers prennent d’abord la fuite, craignant manifestement un attentat kamikaze. Pour le syndicaliste des forces de l’ordre Issam Dardouri, « ce réflexe est le résultat prévisible d’agents fébriles craignant de prendre l’initiative en l’absence de texte juridique les préservant de poursuites en cas de recours à la force, même en situation de légitime défense ».
« Il était à une cinquantaine de mètres du ministère, des policiers ont jeté des barricades sur lui mais l’homme continuait à dans sa course folle en menaçant des policiers avec son couteau et sa hache », décrit un témoin.
L’assaillant neutralisé par la BAT
A plusieurs reprises, des citoyens ordinaires de cette artère très fréquentée, paniqués, supplient la police de tirer et d’abattre le suspect, en vain. Ce n’est qu’après trois minutes de chaos qu’un agent, appartenant selon plusieurs sources à la Brigade anti-terroriste, sort son arme, la pointe vers le bas, et blesse l’assaillant dans le bas du corps, à l’entrée du ministère. Une procédure exemplaire, même si plusieurs autres intervenants étaient dans la trajectoire des tirs à répétition.
On en sait un peu plus sur l’identité de l’assaillant dont les motivations à caractère terroriste semblent avérées. Originaire de la région côtière de Ksar Hellal (gouvernorat de Monastir), il est le fils d’un ophtalmologue de renom. Il aurait effectué une partie de ses études aux Etats-Unis avant de partir un temps en Syrie où il aurait été endoctriné, même si ses motivations précises n’ont pas encore été élucidées à l’heure qu’il est. Sans revendication d’une partie tierce, la piste du loup solitaire est privilégiée.
Il a été transporté à l’hôpital, visiblement encore conscient au moment où il est pris en photo dans l’ambulance l’acheminant vers les urgences.
Le témoignage de l’un des oncles de l’assaillant