Tueur du Zodiaque : nouvelles révélations de Faycal Ziraoui
L’enquête de Faycal Ziraoui sur le tueur du Zodiaque avance ! L’ingénieur franco-marocain avait déjà réussi à résoudre 2 cryptogrammes de ce tueur en série qui a sévi en Californie dans les années 70. Après son livre (« L’Affaire du Zodiac », éditions Robert Laffont), un documentaire sera diffusé début 2024 sur Canal Plus. Le polytechnicien revient pour nous sur les découvertes qu’il a fait lors de son voyage américain.
Le Courrier de l’Atlas : Dans votre livre, vous aviez expliqué comment vous aviez résolu le mystère de deux cryptogrammes du tueur du Zodiaque. Que s’est il passé depuis ?
Faycal Ziraoui : Le livre se terminait sur une interrogation. Il restait la question de la carte postale qui indiquait, une fois décodée, l’expression « Hell Hole » (trou de l’enfer, ndlr). Je me suis demandé si l’une des victimes, Donna Lass, était enterrée aux abords d’un lac nommé Hell Hole Reservoir, ou s’il s’agissait d’une expression macabre du tueur. Plusieurs mois se sont écoulés sans que j’en sache davantage. Puis j’ai décidé d’aller sur place, en vue de repérages pour un documentaire prochainement diffusé sur Canal Plus. La zone étant immense, je cherchais des lieux à investiguer.
Le Courrier de l’Atlas : Où se trouve « Hell Hole » Reservoir ?
Faycal Ziraoui : Il se situe dans la région de Lake Tahoe. En voiture, c’est un endroit difficile d’accès. Pendant plus de 4 heures, vous n’avez pas de réseau téléphonique, et vous ne traversez aucun patelin. C’est une région montagneuse aux conditions climatiques extrêmes. Pendant six mois, il peut tomber de 4 à 5 mètres de neige. Durant l’été, il y a des feux de forêts, qui s’étendent sur des milliers d’hectares. D’ailleurs une partie du paysage était calcinée, quand j’y suis arrivé. Hell Hole Reservoir présente moins d’intérêt que d’autres lieux dans les environs de Lake Tahoe, et vues les difficultés d’accès, j’ai croisé très peu de visiteurs.
Le Courrier de l’Atlas : Qu’avez-vous découvert durant vos repérages avant de vous rendre sur place ?
Faycal Ziraoui : J’ai commencé par analyser la zone par satellite, à partir du mois de Décembre. Je me disais que le Zodiaque ne pouvait transporter un cadavre dans un environnement aussi escarpé. Il avait du le transporter en voiture. J’ai alors scruté les abords des pistes et des chemins qui me semblaient praticables. Puis soudainement, j’ai aperçu cette cible, qui ressemble à la signature du tueur en série. Et même si j’étais prêt à sauter dans le premier avion et m’aventurer dans la Sierra Nevada pour en avoir le coeur net, j’ai du patienter des mois à cause de la neige qui avait tout enseveli.
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Le Courrier de l’Atlas : Qu’est-ce que vous avez découvert sur place ?
Faycal Ziraoui : J’y suis allé en repérage, en prévision du documentaire, mais aussi avec un journaliste du New York Times qui avait été lui aussi intrigué par les images satellite. La structure fait 8 mètres de diamètre, et se compose de pierres qui font entre 10 et 30 centimètres de taille. Elle a tout à fait pu être réalisée par un seul homme. Mais la prudence s’impose: le tueur du Zodiaque a pu la créer, ou s’approprier ce lieu déjà existant.
Le Courrier de l’Atlas : Une fois l’endroit découvert, que faites-vous de ce nouvel élément ?
Faycal Ziraoui : Je contacte les Rangers, qui sont en charge de la forêt d’El Dorado. Un de leurs archéologues m’a dit qu’il ne l’avait jamais vue, et qu’il n’avait jamais observé une structure semblable dans tout le domaine. Pour lui, elle était trop récente pour être native (indienne, ndlr). J’ai donc contacté un organisme de protection de l’héritage culturel amérindien. Mon interlocuteur, responsable de la préservation des sites archéologiques, m’a dit qu’il ne la connaissait pas.
Le Courrier de l’Atlas : Avez-vous rencontré des autorités policières (Police, FBI) ?
Faycal Ziraoui : J’ai parlé avec l’adjoint du shérif pendant une heure, et qui a manifesté beaucoup d’intérêt, tant pour la découverte que par le parcours qui m’avait amené de Paris jusqu’à son bureau ! Quelques jours plus tard, j’ai enfin rencontré le FBI, à San Francisco. Je ne peux pas en dire plus…
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Le Courrier de l’Atlas : Avez-vous rencontré les familles des victimes sur place ?
Faycal Ziraoui : Non. Mon objectif était de pouvoir sécuriser le site en urgence. Au milieu de cette cible, j’ai trouvé des objets qui pourraient disparaitre à n’importe quel moment, surtout depuis l’article du New York Times. Je n’ai rien touché sur place car je ne voulais pas polluer le site. Parmi différents objets, il y avait notamment une balle de calibre 22 qui semblait ancienne, des lunettes cassées, et un jeton de poker qui m’a fait penser à la victime Donna Lass, qui travaillait dans un casino. A présent, la balle est dans le camps des autorités.