Trêve hivernale prolongée : un répit nécessaire

 Trêve hivernale prolongée : un répit nécessaire

Manifestation de militants de la Fondation Abbé Pierre devant le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales à Paris pour protester contre l’expulsion des familles à la fin des «vacances d’hiver». STEPHANE DE SAKUTIN / AFP / 2019

La trêve hivernale des expulsions locatives sera prolongée de deux mois. Une bonne nouvelle au moment où les Français ont de plus en plus de difficultés liées au logement.

 

Prolongation

La trêve hivernale des expulsions locatives prendra fin le 1er juin, au lieu du 1er avril en temps normal. L’année dernière, la trêve avait déjà été repoussée de plus de trois mois, déjà à cause de la pandémie. Et cette prolongation avait été un véritable bol d’oxygène pour les personnes en difficulté.

Selon un rapport parlementaire publié dimanche (31 janvier), en 2020, 3500 personnes ont été expulsées de leur logement. Ce qui constitue une baisse de 79% par rapport à l’année précédente, où la fin de la trêve intervenait le 1er avril.

Alors que la crise liée à la pandémie est toujours en cours, l’inquiétude était grande quant à la fin de la trêve en avril 2021. Si les places d’hébergement sont plus nombreuses, elles « sont pourtant plus que saturées » selon la Fondation Abbé Pierre.

Rapport inquiétant

Dans son nouveau rapport sur l’État du mal-logement en France, la Fondation Abbé Pierre pointe une situation alarmante. Selon le rapport, en 2020, 14 % des Français ont notamment eu des difficultés liées au logement. La crise sanitaire provoque une précarité sans précédents. La demande d’aide alimentaire explose.

Le rapport relève que les Restos du Cœur « prévoient d’accueillir plus d’un million de personnes au cours de l’hiver 2020-2021 (contre 875 000 l’an dernier) ». Les jeunes se voient également rudement touchés par la précarité : « 20 % ont sollicité l’aide alimentaire (…) les 3⁄4 sollicitaient cette aide pour la première fois ».

Perspectives

Toujours dans son rapport, la Fondation Abbé Pierre se montre pessimiste quand une amélioration de la situation. La précarité engendrée par la crise sanitaire prendra du temps à se résorber, même en cas de retour à la normale de l’activité économique. Pour pallier à l’augmentation de la précarité et notamment en termes de logement, le rapport est clair.

Il faut « renforcer les dispositifs servant à amortir les difficultés que rencontrent les ménages dans cette période particulière (fonds d’aides aux impayés de loyers et d’énergie, CCAPEX, aides personnelles au logement…), améliorer l’adéquation de l’offre avec la demande (qu’il s’agisse de stimuler la production de logements publics et privés à bas loyer) ».

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