Trêve hivernale : les expulsions ont continué dans les lieux de vie informels
Alors que la trêve hivernale a pris fin jeudi dernier (31 mars), un collectif d’associations soulève que les expulsions ont continué, régulièrement, dans les lieux de vie informels pendant cette période.
424 expulsions des lieux de vie informels ont été recensées depuis le 1er novembre dernier, début de la trêve hivernale. C’est l’Observatoire inter-associatif des expulsions collectives de lieux de vie informels (Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde…) qui a révélé ces chiffres.
En moyenne, 340 personnes ont été expulsées chaque jour, sur tout le territoire français. Des expulsions qui, pour la plupart, se traduisent en réinstallation sur un autre lieu de vie informel. Pendant la trêve hivernale, « dans 85% des expulsions, la majorité des personnes n’a reçu aucune proposition de relogement, ni même d’hébergement ».
Calais
« A Calais, en octobre 2021, trois citoyens militants s’étaient mis en grève de la faim, et une large mobilisation avait suivi, en demandant que les expulsions cessent lors de la trêve hivernale », rappelle l’observatoire. Celui-ci pointe plus particulièrement la région de Calaisis.
Pendant la trêve hivernale, elle concentrerait, selon les chiffres de l’Observatoire, 80 % des expulsions recensées. Les demandes des grévistes de la faim n’ont donc absolument pas été prises en compte.
Propositions « déconnectées »
Début octobre, Anaïs Vogel, Ludovic Holbein et le père Philippe Demeestère poursuivent leur grève de la faim pour dénoncer la violence à laquelle font face les personnes exilées à la frontière britannique, et notamment à Calais.
Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, désigné par le gouvernement pour discuter avec les grévistes, faisait, mardi 2 novembre, des propositions concrètes. « Ces annonces sont totalement déconnectées de la réalité. Elles ne changeront rien aux traitements inhumains et dégradants que subissent chaque jour les personnes exilées à Calais », réagissaient alors les militants en grève de la faim.
Cinq mois plus tard, le nombre d’expulsions des lieux de vie informels pendant la trêve leur donne raison.